Le 16 janvier 2019
Un premier récit plein d’affectation, qui finit rapidement par lasser.
- Auteur : Gérard Besnier
- Editeur : Editions François Bourin
- Genre : Roman & fiction
- Date de sortie : 24 janvier 2019
- Plus d'informations : Le site officiel
L'a lu
Veut le lire
Date de parution : 24 janvier 2019
Résumé : Lorsque Nicolas Dédacin Amoraus quitte précocement les bancs de l’école, son père le félicite : le voilà digne d’hériter de la noble boîte à outils familiale ! Et le jeune héros d’emporter fièrement ce berceau, ce « cercueil » comme disent les ouvriers, dans la campagne normande des années 1970, où fleurissent des utopies de travail « alternatif »… Nicolas s’apprête donc à soigner son apprentissage auprès de bons gars biberonnés au travail vrai ! À moins que ces autoproclamés professionnels de génie ne soient que de doux dingues, plus enclins à refaire le monde par les mots que par les actes ? Jugez vous-même : un mécano donneur de leçons, un « menuisier » roublard, un ouvrier agricole au patois incompréhensible, un séminariste illuminé… Sans parler de ces jeunes femmes au féminisme intransigeant ! De rencontres hasardeuses en catastrophes, les tribulations de Nicolas dessinent un étonnant parcours initiatique, déjanté et émouvant. Et pour tracer sa propre route, peut-être devra-t-il se détourner du testament qu’il avait accepté.
- spip-slider
Notre avis : C’est un curieux livre, globalement agaçant, qui lorgne sur Raymond Queneau et Denis Diderot : au premier, il emprunte sa volonté de la fantaisie verbale et des situations incongrues, à l’autre, son goût de la digression volontaire et de l’interruption momentanée du récit. Sauf que cette alliance de la carpe et du lapin sent -si l’on peut dire- son exercice de style, qui laisse le lecteur à distance respectable des aventures de son héros, une sorte de grand dadais lunaire dont le patronyme surréaliste -Dédacin Amoraus- sonne comme une invention rabelaisienne (d’ailleurs, le jeune écolier reçoit, au début du récit, une lettre qui évoque, à bien des égards, les mots de Pantagruel à Gargantua). Nul doute que publié en 1960, le récit de Gérard Besnier aurait sérieusement concurrencé Zazie dans le métro. Mais les gouailleries prolétaires à coups d’aphérèses ou d’apocopes, les expressions surannées tout droit sorties d’un roman de Lanoux ou de Fallet ("mettre les bouts"), qui ressuscitent une époque révolue, sentent maintenant la naphtaline. En sus, l’auteur a la très mauvaise idée de commenter les événements, façon coryphée. C’est d’autant plus horripilant que les destinataires du propos sont des lectrices -ça va de soi- fantasmées avec une vraie affectation d’auteur ("je l’imagine vautrée sur son livre ouvert, quêtant sa gourmandise sur son lit nuptial comme une jeune épousée, peinte par Soutine" , "je ne veux pas de la lectrice de Monet qui dort sous un arbre, encore moins de la jeune femme de Matisse, accoudée à une table, le poing fermé sur la tempe, elle semble ne rien comprendre à sa lecture"). Routine au pays de l’écrivain, cet homme de culture, bardé de références littéraires, qui s’invente des objets à la hauteur de ses désirs, qui se place aussi sous le haut patronage des textes qu’il a tant aimés.
Dès lors, ce récit initiatique nous intéresse d’autant moins que tout est prétexte à des commentaires magistraux, dont la complaisance finit par irriter. Nous autres lecteurs aimons finalement qu’on nous foute la paix.
Parution : 24-01-2019
Editions Francois Bourin
352 pages - 20 x 3,2 x 13 cm
Editions Francois Bourin
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.