Le 4 juin 2015
- Scénariste : Jean-Pierre Dionnet>
- Editeur : Les Humanoïdes associés
Le Festival des geeks, Geekopolis se déroulait les 23 et 24 mai 2015. Nous y étions pour couvrir l’événement et surtout les activités autour de la BD.
Nous vous le disions dans une précédente annonce, Geekopolis met assez peu à l’honneur la BD sous ses multiples formes et sur ses stands. Pourtant elle n’était pas totalement absente de cette troisième édition et nous avons même eu quelques agréables surprises.
Commençons par les points noirs pour l’amateur BD à Geekopolis, ce sera fait.
Le gros point noir c’est l’absence de BD dans le festival. En 2014, elle était peu présente dans les ateliers et les conférences mais elle était bien représentée dans les allées de la Cité des Geeks grâce à des stands accrocheurs et très visuels comme celui de City Hall et celui du Château dans les étoiles, avec leurs auteurs respectifs ; mais aussi les stands de la WIP Agency ou celui des Humanos pour ne citer qu’eux.
Cette année 2015....c’est pauvre dans le programme mais quasi inexistant dans les allées du festival. Seuls les stands des Humanos, des Noob et du Donjon de Naheulbeuk représentaient la BD. Les seuls auteurs, présents étaient là avec les Humanos ou dans l’espace dédicace (on a pu y croiser Boulet) et il y avait quelques illustrateurs dans le style comics à Metropolis. On aurait pu croire qu’en conséquence la tendance 2014 s’était inversée mais non, encore moins de conférences et d’ateliers consacrés à la BD !
Sachant que la BD est un support qui diffuse tous les genres représentés dans les villages de Geekopolis, on s’étonne de la voir disparaître petit à petit du festival. Il n’est pas incohérent de dire que les premiers geeks étaient les lecteurs de BD et de comics, compte tenu de la marginalisation qu’ils ont connu à certaines époques semblables à celles qu’ont connu ou connaissent encore les geeks pur jus.
Animeland proposait un stand de lecture (le seul du festival) autour des derniers mangas.
(Photo : Geekopolis)
Si on s’attache maintenant à ce qui mérite d’être retenu de cette édition 2015.
Les Humanos sont encore une fois présents avec un plus grand stand et une expo sur les Méta-Barons. Celle-ci présentait quelques planches issues du travail sur la prochaine série autour des Méta-Barons. Mathieu Masmondet est uns scénariste de télévision qui a adapté le roman L’autoroute sauvage en BD, proposait un atelier traitant de l’adaptation d’un scénario sur différents médias. Côté SF et Metropolis, Aleksi Briclot, invité d’honneur de cette troisième édition, présentait le making-of de Spawn, série sur laquelle il travaille depuis plusieurs années déjà.
On notera la présence d’une petite exposition, du talentueux Rémi Maynègre, sur le thème des yokai à Little Tokyo. Toujours dans ce quartier, on a pu apprécier sur des performances live de plusieurs artistes d’inspiration manga. Deux ateliers de dessin abordant les yokai étaient accessibles.
Ajoutez à cela quelques conférences sur des univers issus des comics et sur le
métier de traducteurs de comics. Malheureusement tous les conférenciers ne sont pas des habitués de ce type de performance où le format d’une demie heure ne leur a pas permis de développer à fond leur sujet.
Les vrais faits notables de cette édition 2014 sont : la présence de Jean-Pierre Dionnet, co-fondateur de Métal Hurlant et des Humanoïdes Associés, pour un conférence (trop courte) retraçant les 40 ans d’histoire de Métal Hurlant ; et le speed-editing proposé par l’équipe des Humanos.
Jean-Pierre Dionnet (Photo : Jessica Martin Maresco)
Il est impossible de vous retranscrire la conférence de Jean-Pierre Dionnet tant les anecdotes étaient nombreuses et variées. Ce grand monsieur de l’histoire de la BD et de la télévision est un morceau d’histoire vivante ! Et quant bien même certains festivaliers déclaraient qu’il s’agissait d’une conférence pour "papas", un amateur de BD ne pouvait laisser passer cette rencontre ! La conférence était trop courte, un personnage avec autant d’anecdotes à raconter sur 40 ans aurait largement mérité une dérogation au format standard pour une conférence d’au moins deux heures !
Nous n’avons malheureusement pas pu assister au speed-editing proposé par les directeurs éditoriaux des Humanoïdes Associés, car il s’agissait d’entretiens personnels avec sept élus pré-inscrits. L’heure étant partagée entre les sept scénaristes/dessinateurs en herbe, le format s’est révélé court et la forme intimiste. Cela change des grands speed-editing visibles dans des salons plus grands qui sont de grosses machines totalement impersonnelles. Nous avons cependant apprécié la démarche assez rare, et encore plus, compte tenu de la jeunesse et de la taille du festival Geekopolis. Une expérience certainement enrichissante pour les bénéficiaires et qui devrait être renouvelée pour les prochaines éditions voire même élargie.
Enfin petite mention spéciale pour la découverte du théâtre kamishibai, forme de théâtre de rue japonais qui compte parmi les ancêtres du manga. Il s’agit d’une forme de théâtre utilisant un cadre dans lequel sont glissées des feuilles peintes. Le conteur fait défiler les images selon des rythmes utiles à l’histoire, certaines images forment un décor nouveau et complet en se chevauchant alors qu’elles présentent deux situations différentes individuellement.
Le kamishibai (Photo : aki sato)
Si cette forme est aujourd’hui comparable à notre Guignol et est surtout utilisée dans un cadre ludique et enfantin ; le kamishibai, lorsque la TV a amorcé son déclin, a vu certain de ses représentants se reconvertir dans le manga comme Shigeru Mizuki, Gōseki Kojima ou Sampei Shirato. Si la représentation de Yuiko Tsuno n’avait rien de ressemblant au manga, l’existence de ce théâtre comme racine de celui-ci méritait d’apparaître ici. Une petit moment de douceur entre deux conférences sur les grands méchants !
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