L’interview qui tue ! - la critique + le test Blu-Ray

Grosse comédie américaine bien potache et régressive, L’interview qui tue ! est un divertissement bête et méchant qui restera surtout en mémoire pour l’incident diplomatique international qu’il a provoqué et le piratage de Sony Pictures qui s’en est suivi.

L’argument : Un animateur de talk show et son producteur se retrouvent impliqués dans un complot meurtrier à l’échelle internationale.

Notre avis : Quelques mois après avoir évité une troisième guerre mondiale, le monde libre occidental a enfin pu se ruer dans les salles pour visionner L’interview qui tue !, responsable d’un incident diplomatique international inédit entre les États-Unis et la Corée du Nord, décidément très susceptible. Il est évident que le film a largement profité de cet incroyable tapage médiatique et qu’il serait rapidement tombé dans les oubliettes des productions-bas-du-front-sympathiques-mais-pas-transcendantales sans ça.

© Sony Pictures Releasing France

A la fois surestimé avant sa sortie et sous-estimé par les critiques qui l’ont descendu, L’interview qui tue ! n’est finalement qu’une comédie bien potache et régressive, dans la droite lignée des films des frères Farelly et de Judd Apatow, sans discours politique ou subversif. Porté par un duo déjanté incarné par Seth Rogen et Jess Franco, dont le jeu outré peu rapidement agacer, le film de la discorde est également un produit hybride, qui essaye de se sortir du carcan de la comédie pipi-caca avec plus ou moins de succès, et lorgne vers le film d’espionnage, le gore et le film bourrin avec un final spectaculaire et maîtrisé, et c’est peut-être là que se situe la vraie subversion du film, là où certains s’attendaient à une charge virulente contre le délirant et effrayant régime nord-coréen (Trey Parker et Matt Stone sont déjà passés par là).

© Sony Pictures Releasing France

Assurant son quota de blagues lourdingues et ciblant principalement un public de jeunes adultes, L’interview qui tue ! ne restera pas dans les mémoires, sauf peut-être pour Kim Jong-un. On se souviendra surtout des tensions sans précédents ayant eu lieu avant la sortie du film, des menaces disproportionnées au piratage de Sony en passant par l’implication directe de Barack Obama, ce qui prouve une nouvelle fois que le régime nord-coréen n’a pas besoin d’être parodié, il se suffit à lui-même.

LE TEST BLU-RAY

Une "édition libertaire" techniquement parfaite et aux bonus conséquents, les fans du film apprécieront, mais pas sûr que ça plaise à Kim Jong-un.

Les suppléments :

- Commentaires audio des deux réalisateurs
- Scènes coupées (25’)
- Bêtisier (7’)
- Petites blagues (10’)
- Les réalisateurs du film (7’)
- Des espions parmi nous (7’)
- Audition de Randall Park (Kim‑jung Un) (5’)
- Dans la peau du personnage (5’)
- Sortir avec un dictateur (1’)
- Le pouvoir du chiot (2’)
- Viens là, minou ! (5’)
- Faire des blagues (2’)
- Nus et effrayés (14’)
- Copie digitale

Les bonus à foison restent superficiels mais assurent la continuité avec le film : les intervenants qui s’en donnent à cœur joie, notamment Seth Rogen dans les courts modules d’improvisation.

L’image :

Un sans faute pour l’image, avec un rendu des plus plaisants, que ce soit au niveau de la précision que des contrastes.

Le film :

Les pistes audio, toutes présentées en DTS-HD Master Audio 5.1, sont spectaculaires et sollicitent tous les canaux. Il vaut mieux regarder le film en VO pour profiter au maximum des débilités des personnages principaux.