Le 25 octobre 2015
La mise en scène glacée et magnifique de Bolognini magnifie une histoire cruelle et intemporelle.
- Réalisateur : Mauro Bolognini
- Acteurs : Anthony Quinn, Dominique Sanda, Paolo Bonacelli, Adriana Asti
- Genre : Drame, Historique
- Nationalité : Italien
- Editeur vidéo : M6 Vidéo
- Durée : 1h58mn
- Titre original : L'ereditàFerramonti
- Date de sortie : 20 avril 1977
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– Sortie DVD : le 21 octobre 2015
La mise en scène glacée et magnifique de Bolognini magnifie une histoire cruelle et intemporelle.
L’argument : Rome, années 1880. Simple boulanger, Gregorio Ferramonti s’est enrichi en spéculant sur des terrains de la banlieue romaine. Il a élevé ses trois enfants - Pippo, Teta et Mario - dans le culte de l’argent, Pippo, cependant, est modeste et travailleur, Teta, qui est ambitieuse, a épousé Furlin, un médiocre fonctionnaire piémontais venu s’installer dans la nouvelle capitale ; Mario, séduisant et joueur, menant une vie mondaine, est devenu l’amant de Flaviana, une dame de la noblesse introduite dans la haute société... Un jour, Ferramonti décide d’arrêter son four pour vivre de ses rentes et d’abandonner à son sort sa descendance...
Le film : La seule vraie question du film, c’est de savoir si la somptueuse mise en scène de Bolognini tourne à vide et se satisfait d’elle même en un formalisme vain, ou si cette opulence est au service d’une narration plus complexe qu’il n’y paraît. Et au fond c’est une fois de plus l’académisme qui est en jeu, notion floue et très subjective. Il nous semble avec Jean A. Gili que L’ Héritage dépasse de beaucoup l’ esthétisme froid ; à travers le parcours du personnage interprété par Dominique
Sanda, Bolognini se sert de ressorts dramatiques puissants pour dresser le constat accablant d’ une société qui repose sur l’avidité et le sexe (celui-ci au service de celle-là) et dans laquelle le profit malmène valeurs et institutions. Et le sens inouï du cadre crée une distance quasi mortifère entre un monde d’une beauté froide et ses soubassements les plus noirs, multipliant les miroirs et les portes qui emprisonnent et jouent de la confusion entre reflet et réalité. Là où Visconti radiographiait la décadence d’une aristocratie, Bolognini annonce de belle manière des temps modernes corrompus et vénaux.
La critique : ICI
Comme pour toute la collection, Jean A. Gili livre une belle et riche présentation de 31 minutes. Sans doute n’a-t-elle jamais été autant indispensable, puisque, outre l’analyse très fine, le critique s’attaque à la réputation de formaliste accolée à Bolognini. Il conteste de manière convaincante la « dimension calligraphique » et cite la belle maxime du réalisateur : « cherchez la vie, vous trouverez la forme, cherchez la forme, vous trouverez la mort. »
L’image :
La restauration a débarrassé le film de ses parasites, à de rares exceptions près, mais les couleurs manquent d’éclat et la définition n’est pas toujours optimale.
Le son :
La piste 2.0 Mono respecte le travail singulier du son post-synchronisé « à l’italienne », avec beaucoup de présence à défaut de finesse. Comme très souvent, la VO est largement préférable.
Galerie Photos
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