Le 16 juillet 2003
Un premier roman aux tonalités graves et touchantes.
Un premier roman aux tonalités graves et touchantes pour raconter l’histoire d’un enfant comme tant d’autres, confronté à des problèmes qui le dépassent complètement.
Jonas habite en ville avec sa maman. Il mange des corn flakes au petit déjeuner et regarde l’inspecteur Gadget à la télévision en rentrant de l’école. Son père, dit-on, est pilote de ligne. Un jour, Jonas aussi sera pilote. Une vie normale, en somme. Mais voilà. Pour d’obscures raisons, il quitte l’école et s’exile à la campagne. Coincé entre sa mère enceinte et une grand-mère terrifiante, il s’occupe comme il peut. Il prend un malin plaisir à brûler les fourmis, à tirer avec sa carabine à plombs sur les oiseaux, à martyriser les poules et congeler les mouches. Un peu cruel, Jonas ; il a la violence enfantine à fleur de peau. Et puis, l’arrivée du petit l’angoisse un peu. Il sent qu’il va être obligé de partager sa maman, sa vie, son univers fantasmagorique. Jonas sait que son monde est sur le point de s’écrouler. Enfin, il rencontre Sarah, petite voisine de son âge qui habite dans une ferme un peu plus loin. Intrépide, elle entraîne le jeune citadin sur les terrains glissants de la vie. Ensemble, ils traversent ces jours qui font que plus rien ne sera jamais comme avant. Mais ça, on ne peut le savoir que longtemps après. Jonas ignore encore que dans trois jours, il aura vécu les moments les plus dramatiques de sa vie.
L’ennemi des fourmis, c’est donc cet enfant terrible qui n’aime pas les animaux et qui se méfie des grandes personnes. A part sa mère, bien sûr. Et son père, si un jour il se décide à rentrer à la maison, s’il arrête de sillonner le ciel dans son avion. Mais voilà, Jonas ignore encore que les adultes ne disent pas toujours la vérité. Et que son père ne reviendra sans doute jamais.
Stephan Valentin tire des méandres de l’esprit d’un enfant de six ans le récit de son premier roman. Il fait le portrait de l’enfance en nous plongeant dans trois jours de la vie de Jonas. Trois jours qui suffisent à comprendre comment un enfant un peu solitaire peut basculer vers une violence morbide. Trois jours qui marqueront une vie à jamais. L’auteur livre cette histoire comme un témoignage. Il laisse la parole au petit garçon. C’est lui qui raconte, lui qui nous fait vivre ces quelques jours, lui qui utilise ses mots. Des mots d’enfant avec ses questionnements, ses peurs, ses faiblesses et ses cruautés. Parfois, le regard de Jonas nous déroute. Sans en avoir l’air, il observe le monde, et livre ses réflexions avec une candeur touchante, avec, aussi, une cruauté désopilante. Puis plus le temps passe, plus on comprend que quelque chose de grave est en train de se jouer sous nos yeux. Et l’inévitable se passe. Jonas est encore un peu jeune pour en avoir conscience. Et pourtant...
Stephan Valentin, L’ennemi des fourmis (Der Ameisenfeind, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni), Actes Sud, 2003, 140 pages, 13 €
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