Bouge pas, meurs...
Le 2 avril 2025
Action, humour, tension, amertume. Un précipité cruel, saugrenu et drôle.


- Réalisateur : Shane Black
- Acteurs : Sienna Guillory, Shannyn Sossamon , Robert Downey Jr., Michelle Monaghan, Val Kilmer, Corbin Bernsen, Deanna Dozier, Dash Mihok
- Genre : Comédie, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Film de gangsters, Comédie policière
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Editeur vidéo : Warner Home Video
- Durée : 1h42mn
- Date de sortie : 14 septembre 2005
- Festival : Festival de Cannes 2005

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Critique : À l’image de son titre détonnant, Kiss Kiss Bang Bang est une comédie en demi-teinte, nourrie par une acuité de regard et un sens rafraîchissant de la dérision. Mais, plus important, ce film signe le grand retour de Shane Black, l’un des scénaristes les plus doués dans le registre de l’action virile (Last Action Hero, Le dernier samaritain, L’arme fatale) et confirme le talent singulier de l’artiste pour tailler des dialogues ad hoc et fomenter des intrigues tordues. L’efficacité de l’ensemble est probante. Tel un métronome, le scénariste-cinéaste panache l’action, l’humour et la tension tout en entremêlant les fils de la comédie dynamique et de l’amertume plus amère que douce.
C’est d’autant plus amusant que le film, produit par la Warner, fonctionne sur le décalage des situations et ne répond pas nécessairement aux critères du genre surtout quand il décrit un monde du septième art putride avec un beau clin d’œil à The Party, brouille les limites entre la réalité et la fiction (la voix off s’amuse à virer des figurants dans le champ, arrête brusquement la linéarité du récit) ou alors traite sur un mode elliptique de viol incestueux ou de meurtre. L’invraisemblance des situations appuie la fibre gaguesque d’une œuvre faisant mine de se conformer aux canons du genre mais qui, en profondeur, veille au respect de la fluidité narrative qui conditionne le plaisir du spectateur et place son film sous le signe du subterfuge (faux happy end, personnages ambigus...).
Rien que le fait de donner le premier rôle au trop rare Robert Downey Jr. constitue une audace. De la même façon, Shane Black rappelle que Val Kilmer est capable de beaucoup lorsqu’il est bien dirigé ; ce que l’on avait oublié depuis longtemps. La résurrection de l’acteur n’est qu’une bonne nouvelle, parmi d’autres, de ce précipité à la fois cruel, saugrenu et drôlen qui raconte une tonne de choses importantes sous son apparente désinvolture. C’est ce qui s’appelle la classe.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Warner retombe dans ses travers en oubliant de sous-titrer le seul bonus, à savoir les commentaires audio de Shane Black, Robert Downey Jr. et Val Kilmer. Dommage car on aurait voulu en savoir plus sur ce singulier film. Un bêtisier assez efficace ne suffit pas à faire passer cette pilule amère.
Image & son : Édition propre qui met en avant une image léchée comme les productions hollywoodiennes savent si bien les photographier : aspect glacé, couleurs éclatantes, piqué cristallin. Rien à redire sur les conditions de visionnage. Excellent travail du Dolby Digital 5.1 (à savourer en VO pour les intonations si particulières de Robert Downey Jr.) qui transcende autant les dialogues que l’ambiance sonore.