En Angleterre, au milieu du XVIIème siècle, il ne fait pas bon être une sorcière ! La grand-mère de Mary, soupçonnée de pratiques maléfiques, est brûlée sur un bûcher. La jeune fille craint désormais pour elle. Car il semble qu’elle ait hérité de certains dons... Recueillie provisoirement par sa mère qui ne peut la garder, Mary est confiée à une famille qu’elle ne connaît pas. Avec eux, elle va traverser l’océan pour fouler la terre du nouveau monde, les Amériques. Durant la traversée, elle va faire la connaissance de Martha, qui prend rapidement la petite fille sous son aile et devient sa protectrice.

Invitation au voyage et à l’exotisme, ce récit est un long plaidoyer en faveur de la différence et de la tolérance. La religion, dans ce qu’elle possède de plus extrême, est ouvertement dénoncée à travers cette sorcière en herbe, soupçonnée par les hommes d’église de détenir des pouvoirs malfaisants. L’image des colons n’est guère plus reluisante. Ils débarquent sur une terre qui ne leur appartient pas et chassent sans états d’âme les indiens, considérés comme des sauvages à cause de leur couleur de peau et de leur mode de vie. Pourtant, Mary ne s’y trompera pas et n’aura de cesse d’aller au-devant de cette civilisation inconnue et riche.

Même si cet ouvrage reste plus abordable pour les lecteurs confirmés en raison de sa densité, des nombreuses références historiques et de la richesse de son vocabulaire, il ravira à coup sûr ceux qui vont s’y plonger. Car le cocktail a tout pour séduire. Un peu de magie, des paysages grandioses et une petite sorcière qui, on l’espère, est devenue grande...

Celia Rees, Journal d’une sorcière (Witch child, traduit de l’anglais par Marc Albert), Seuil jeunesse, 2002, 266 p., 9 euros
A partir de 11 ans