Propaganda étatique
Le 26 décembre 2007
Une curiosité propagandiste à l’intérêt très limité.
- Réalisateur : Jang In-hak
- Acteurs : Pak Mi-hyang , Kim Hak-cheol , Kim Yeong-suk
- Genre : Drame
- Nationalité : Nord-coréen
- Date de sortie : 26 décembre 2007
– Durée : 1h34mn
– Titre original : Han nyeohaksaengeui ilgi
– Titre international : The schoolgirl’s diary
Une curiosité propagandiste à l’intérêt très limité.
L’argument : Su-ryeon, une étudiante, fait face à un père scientifique absorbé par ses recherches, et à une mère entièrement dévouée à son mari. Après voir juré de ne pas répéter les "erreurs" de ses parents, Su-ryeon finira par se montrer compréhensive vis-à-vis d’eux et choisira elle aussi de consacrer sa vie à la recherche.
Notre avis : Journal d’une jeune Nord-Coréenne est plus intéressant d’un point de vue anthropologique que cinématographique. A tel point qu’on oublie presque qu’il s’agit de cinéma. Tout d’abord, il ne faut pas s’étonner des résonances propagandistes du scénario étant donné qu’il a été coécrit par Kim Jong-il, gouverneur de la république démocratique de Corée. Les allusions à l’impérialisme américain et l’insistance sur les portraits de groupes sociaux dézinguent respectivement le capitalisme et l’individualisme, tous deux bannis du vocabulaire nord-coréen. La morale qui en résulte serait qu’il n’y a pas de succès s’il n’est pas collectif.
L’importance de la science, au centre du récit, détermine les relations entre les personnages qui doivent sacrifier toute forme d’épanouissement personnel pour le bien et l’avenir de la société. Pas d’aveuglement pour autant : le film traite sans détour des problèmes sociaux (misère, travail) et ne ressemble pas à une carte postale ni même à une peinture édulcorée. Il se révèle ancré dans une réalité tenace sans nécessairement faire montre d’utopie. Cependant, l’hypertrophie des situations (une succession d’événements dramatiques assez édifiante), les maladresses de la mise en scène et la tendance à la surenchère larmoyante peuvent constituer de vraies anicroches. Empêchant le récit d’accéder à une dimension plus universelle. Cela ne l’a pas privé d’un joli carton au box-office coréen (8 millions de spectateurs). Chez nous, l’engouement sera certainement plus limité.
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Norman06 6 novembre 2010
Journal d’une jeune Nord-Coréenne - la critique
Un mauvais film, certes, mais dont les outrances (ralentis ringards, surjeu mélodramatique, propagande gouvernementale jusqu’au générique final !) font le charme même. Loin de créer un style au sein d’un réalisme socialiste (on est à cent bornes de Eisenstein et même de Konchalovsky), le tâcheron au commande donne dans le kitsch et la démesure mais réussit à capter l’attention. On attend cependant l’artiste nord-coréen dissident qui dynamitera cette belle machinerie qu’est le cinéma officiel de régime. En attendant, voilà un bel objet de curiosité de cinéphile, sans plus.