Le 7 juillet 2013
- Famille : Manga
- Festival : Japan expo 2013
- Date de sortie : 1er juillet 2013
Le marché du manga et son avenir vu par les éditions Kana et Pika.
Au cœur de la Japan Expo, ce vendredi midi, se déroulait une conférence animée par le magazine AnimeLand sur le marché du manga et son devenir en France. Deux invités, Yves Schlirf de chez Kana Editions et Kim Bedenne de Pika.
Rentrant directement dans le vif du sujet, Ils nous ont expliqué que le marché du manga accusait une chute réelle cette année. En effet, le jeune public grandit mais se renouvelle moins vite qu’avant. Leur travail consistait aussi à ouvrir le marché à de nouveaux lecteurs et à renouveler les offres pour les plus jeunes.
Les deux sociétés ont deux stratégies différentes : Kana veut miser sur sa plate-forme de diffusion Genzaï qui va proposer des anime online afin d’attirer les jeunes et les emmener ensuite au manga.
Pika veut garder sa position d’éditeur. Ils travaillent donc sur des choix de collections intelligents, touchant le jeune public, tout en ouvrant d’autres collections, comme Pika Graphics, aux traits moins manga et en éditant aussi des titres plus commerciaux comme la BD Twilight.
Dans tous les cas, pour Yves Schlirf, il faut éviter l’erreur commise par la BD Franco-Belge : elle s’adressait au début à des jeunes, puis à des adolescents, et à des adultes. A ce moment-là, elle a commencé à poser un regard de mépris sur le jeune public. Le manga ne doit pas reproduire cela et donc renouveler son offre au jeune public, pour qu’il continue à lire du manga, et que cette habitude ne se perde pas.
Les deux éditions ont bien conscience qu’elles peuvent financer des collections moins grand publics tout en restant de qualité grâce à leurs titres phares. Citons Fairy Tail pour Pika et Naruto pour Kana, mais n’oublions pas One Piece chez Glenat Manga.
Le présentateur, Kim Bedenne et Yves Schlirf
Une des solutions pour l’avenir semble le numérique ; Yves Schlirf y croit beaucoup. Il rappelle que nombre de manga édités en France vont être proposés par la plate-forme Numérique Iznéo.
Un autre point où les deux concurrents se rejoignent : le public du manga est plus prompt à l’échange. Sur des salons comme la Japan Expo mais aussi au Salon du Livre, ou à Paris Manga, les lecteurs sont là et donnent leurs impressions, leurs retours, leurs avis sur les collections qu’ils suivent. Le salon est donc l’occasion pour les éditeurs de manga de rencontrer leurs publics. Et Yves Schlirf de préciser que contrairement au Japon, il est plus dur en France de définir quel public apprécie quelle collection, pour une raison précise : au Japon, la prépublication en magazine permet également de mettre en place des outils permettant de mieux définir le public (âge, sexe...). En France, la prépublication n’a jamais fonctionné pour les mangas. Les lecteurs avaient l’impression d’acheter deux fois le même produit. Les éditeurs français ont donc du mal à cerner quel public accroche à quelle série. Et les salons, c’est le meilleur moyen de le savoir.
Malgré cela, le manga a encore de beaux jours devant lui, car nous parlons quand même de cent cinq sorties mensuelles qui attendent les lecteurs. Même si on ne compte pas quand on aime, attention les porte-monnaies !
Galerie photos
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