Trois semaines auront suffi à l’armée américaine pour entrer dans Bagdad. Correspondant de guerre pour Paris Match, Patrick Forestier a vécu cette attente dans la capitale irakienne, en proie aux doutes et à la déconfiture du régime. L’hôtel Palestine, c’est le centre du conflit pour toute la presse internationale. Là où les nouvelles se font et se défont au gré des humeurs des responsables de l’information irakienne. La ville est suspendue, dans l’attente... Les journalistes sont soumis au bon vouloir des derniers collaborateurs du raïs, entre pots de vin et mauvaise volonté, avant la grande fuite en avant.

La guerre ne se joue pas sur le terrain, mais bel et bien au niveau de l’information. Les images passées en boucle sur toutes les télés (un paysan irakien abattant un hélicoptère américain, la chasse à l’homme sur les rives du Tigre...) étaient accompagnées d’explications définitives. Forestier nous offre une explication beaucoup moins tranchée de ces images, souffle le chaud et le froid en refusant le côté manichéen du conflit. Une "chronique inattendue" qui met en avant l’angoisse d’un journaliste au cœur d’un pays en guerre. Et qui, au vu de l’évolution du conflit, se révèle étrangement prémonitoire...