Escape from London
Le 26 juillet 2022
Un film remarquable, doté d’une virtuosité formelle étonnante. Aussi brillant qu’effrayant.
- Réalisateur : Alfonso Cuarón
- Acteurs : Julianne Moore, Michael Caine, Clive Owen, Chiwetel Ejiofor, Juan Gabriel Yacuzzi
- Genre : Science-fiction, Dystopie
- Nationalité : Américain, Britannique
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 26 juillet 2022 20:40
- Chaîne : OCS Choc
- Box-office : 313 785 entrées France / 136 684 entrées Paris Périphérie
- Titre original : Children of Men
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 18 octobre 2006
Résumé : Dans une société futuriste où les êtres humains ne parviennent plus à se reproduire, l’annonce de la mort de la plus jeune personne, âgée de dix-huit ans, met la population en émoi. Au même moment, une femme tombe enceinte - un fait qui ne s’est pas produit depuis une vingtaine d’années - et devient par la même occasion la personne la plus enviée et la plus recherchée de la Terre. Un homme est chargé de sa protection...
Critique : Alfonso Cuarón a un parcours pour le moins étonnant, parsemé de films aussi différents que De grandes espérances, Y tu mama tambien et Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, cette diversité ne rimant d’ailleurs pas toujours avec qualité. Le voilà maintenant sur le terrain périlleux de la science-fiction avec Les fils de l’homme, adaptation du roman de la célèbre P.D. James, et la réussite est cette fois beaucoup plus flagrante.
La première bonne idée est d’avoir représenté un futur connecté à notre réalité contemporaine. Pas de gadgets à gogo, d’objets délirants ni d’armes estampillées "futur de cinéma". Le film s’inscrit au contraire dans une sorte de science-fiction sociale épurée, brute de décoffrage, sans gras ni sucre ajouté, illustrant la prolongation d’une idéologie et d’un comportement humain hautement néfastes dont notre société actuelle porte les prémices. Gaspillage des ressources naturelles, exclusions raciales et sociales, violence, désespoir, tentation de l’extrémisme, etc.
Rien de bien réjouissant mais on adhère à cette mise en garde sombre et pessimiste tout simplement parce que le film pioche dans notre inconscient historique collectif en reprenant l’imaginaire des camps de concentration et des ghettos (mais cette fois il y a aussi des Allemands prisonniers...). Les différents échos historiques rejoignent également les préoccupations actuelles du cinéaste sud-américain, à savoir le traitement infligé aux immigrés mexicains par le gouvernement américain. Cette onde se répercute d’ailleurs jusqu’à notre gymnase de Cachan... Bref il est impossible de ne pas se sentir concerné par le propos.
Mais le tour de force du film, ce qui en fait une œuvre absolument remarquable, c’est la mise en scène magistrale de Cuarón. Caméra à l’épaule, avec un réalisme de reportage de guerre, il nous embarque dans une succession de plans-séquences époustouflants, hallucinants de maîtrise, en particulier la scène dite "de la voiture" (pas besoin de plus de précisions, nous vous laissons la découvrir !) et celle de la rébellion finale. Cette esthétique du plan-séquence nous maintient dans une tension haletante et permanente rarement atteinte, ce qui nous procure un pur plaisir cinématographique.
La qualité de l’interprétation est également à souligner. Clive Owen campe avec grande classe le personnage de Theo. Ce dernier réveille petit à petit le militant qui est en lui, sans grand discours lénifiant, simplement par ses actes. Il glisse dans ce décor cauchemardesque et accomplit sa rédemption sans fioritures. L’antihéros par excellence. Michael Caine, quant à lui, est génial en néo-baba cool amateur de ganja. Seul regret : on aurait aimé voir un peu plus Julianne Moore.
Cerise sur le gâteau : la musique. Le choix est en effet d’une grande intelligence puisqu’il met en relief des artistes ayant souvent questionné, de près ou de loin, la notion et l’esthétique totalitaire au sein même de leurs œuvres (King Crimson, Radiohead, Aphex Twin, sans oublier le clin d’œil amusant à la pochette d’Animals de Pink Floyd). Brillant.
- © 2006 Universal Pictures. Tous droits réservés.
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Norman06 22 avril 2009
Les fils de l’homme - la critique du film
Bon film d’action futuriste. Une belle parabole humaniste et politique,un sens du narratif et une mise en scène magistrale pour les séquences d’action. Du grand art.
François Roque 25 juillet 2019
Les fils de l’homme - la critique du film
Film majeur du genre dystopique. Chef d’œuvre. C’es tout. (5 étoiles, le truc est encore bugué depuis le changement ;-)
David Heinrich 29 mai 2020
Les fils de l’homme - la critique du film
Si vous voulez un héros pas comme les autres, en chaussette dans la boue, en tongs plus de la moitié du film tout en perdant une d’elles en courant pour échapper à la mort, boitant sur du verre brisé avec son pied nu en sang. Cela donne la trame du film... un héros hors norme et ça on en aura besoin encore et encore. Merci au bon réalisateur pour ça ! Je préfère un héros comme ça, humain. Vive la tong !