Dossier Woody Allen
Le 25 août 2008
Un bon Woody, un peu bavard.
- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Tiffani-Amber Thiessen, Téa Leoni, Woody Allen, George Hamilton, Treat Williams, Mark Webber, Debra Messing
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Bac Films
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 15 mai 2002
- Festival : Festival de Cannes 2002
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Résumé : Val Waxman, un réalisateur qui a connu son heure de gloire dans les années 80, met aujourd’hui en scène de simples spots publicitaires. À Hollywood, certains le traitent d’"artiste", d’"intello" ou de "perfectionniste maniaque", tandis que d’autres le considèrent comme un fauteur de trouble, un nombriliste névrosé et un incurable hypocondriaque. Val vient d’être viré de son dernier tournage au Canada. Il se sait au bout du rouleau. C’est alors que son ex-femme, Ellie, lui offre une chance inespérée de se refaire. Elle suggère au puissant producteur Hal Yeager, son patron et amant, de confier à Val la réalisation d’un film de soixante millions de dollars : The City that never sleeps, une ode à sa ville favorite : New York. Poussé par son agent Al Hacks, Val emporte de justesse le contrat. Mais une "petite complication" surgit à la veille du tournage.
Critique : C’est quoi, un artiste ? Ça vient d’où, le talent ? Et le succès ? Woody Allen se le demande depuis longtemps. Dans Coups de feu sur Broadway (1994), par exemple, il sortait l’art des mains d’un intello pour le mettre dans les pattes d’un sombre mafioso. L’exercice était passionnant. Son nouveau film, Hollywood Ending, l’est aussi. Un peu moins - la réalisation n’a pas le même rythme -, mais terriblement drôle.
Val Waxman (Woody Allen, excellent), cinéaste oscarisé à deux reprises (comme Woody Allen, pour Annie Hall en 1978 et Hannah et ses sœurs en 1988), hypocondriaque (comme Woody Allen), amoureux du noir et blanc (etc.) et de Cole Porter, en est désormais réduit à tourner des publicités, ceci expliquant beaucoup cela. Mais le divorce ayant du bon - chez Allen en tout cas -, son ex-femme devenue productrice veut donner à Val une nouvelle chance : La Ville qui ne dort jamais et son budget de soixante millions de dollars. Waxman hésite, pose ses conditions, va s’y mettre et... devient aveugle, juste avant le premier jour du tournage. Qu’importe ! Pour autant qu’un peu d’aide lui permette de dissimuler sa nouvelle trouvaille psychosomatique, il tournera. Beethoveen n’était-il pas sourd ? Mais bon : le résultat s’avère catastrophique, et un spectateur d’une "preview" à qui l’on demande s’il recommanderait le film à un ami répond "oui, si c’était Hitler". Les critiques américaines s’en donnent à cœur joie, puis arrive de France la nouvelle que La Ville qui ne dort jamais y est considéré comme le meilleur film américain des cinquante dernières années.
Happy end, ou plutôt comic end, car sous le rire, le constat est assez désabusé : entre l’art et le hasard, il y a plus qu’une rime, il y a un film qui, tourné les yeux fermés, est rejeté par certains et adulé par d’autres : pourquoi ? Aucune idée, ce sera peut-être l’inverse la prochaine fois, peut-être pas, l’art ne s’explique pas, l’art c’est l’art et c’est comme ça, certaines personnes en font et d’autres pas, point final.
Comme son titre ne l’indique pas, Hollywood ending ne raconte donc pas les derniers jours d’un empire cinématographique finissant. Woody Allen ne mord pas la main des studios qui le nourrissent et se contente de planter en riant quelques banderilles dans le dos des producteurs ("Selon nos études de marché, ce projet va plaire aux adultes, aux jeunes adultes, aux ados, ..."/"Aux enfants et aux nouveaux-nés", ajoute Waxman). Bourré de l’humour ravageur du gagman Allen ("J’ai démissionné !"/"Sans raison ?"/"Pour une excellente raison. On m’a viré."), proposant de belles scènes burlesques (la chute sur le plateau, les déplacements millimétrés de l’aveugle, les résistibles charmes de Tiffani-Amber Thiessen), Hollywood Ending est un tout bon Woody, un peu bavard parfois, à peine trop long (Allen excelle dans des formats plus réduits), mais d’une intelligence réjouissante.
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