Le 16 mars 2016
- Scénariste : Marzena Sowa>
- Dessinateur : Aude Soleilhac
- Editeur : BAMBOO
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er mai 2015
- Durée : 1
Histoire de poireaux, de vélos, d’amour et autres phénomènes..., un titre compliqué pour une histoire simple où prend place tout ce que ce titre englobe et plus encore...
Résumé :
Vincent est un petit garçon qui aide se parents à tenir le stand au marché chaque semaine. Hé oui, les parents de Vincent sont maraîchers et cette semaine, c’est une énorme quantité de poireaux qu’ils doivent parvenir à vendre. Même si c’est assez rude, Vincent prend du plaisir à cette vie simple. Et il retrouve avec plaisir tous ses copains, les enfants des autres commerçants du marché. Et surtout, il revoit Marie, la fille du fleuriste. Vincent sait bien que ce n’est pas en lui offrant des fleurs qu’il pourra conquérir son cœur. Alors suivons ce jeune homme sur cette journée de marché, où il sera question de poireaux – vous l’aviez compris – d’amour et de vélos, d’amitié et de rivalité, de citadins, de campagnards, de l’Italie et de chatons...
Notre avis :
Vincent va être notre guide involontaire dans ce marché et dans cette journée. Au soleil d’un village ou d’une ville, peu importe, il a ses habitudes sur ce marché. Certes, il aimerait plaire à Marie et on sent que la belle n’est pas indifférente mais comment notre héros va s’y prendre pour avouer ses sentiments. Il doit aider ses parents, se démarquer de son rival Andréa et rendre de menus services à droite à gauche.
En fait, l’enjeu de cette histoire n’est pas le plus essentiel. Il est peut-être important de savoir si Vincent et Marie vont se trouver mais finalement, on se dit « qu’importe » car à la fin de la journée, on sait qu’ils vont se revoir, sur un autre marché et qu’il y aura d’autres chances, là-bas ou ailleurs.
L’histoire prend son intérêt car Vincent découvre tout simplement la vie, avec ses déceptions, ses écueils, ses réussites, ses échecs, ses moments enivrants où un regard change une vie, ses instants de défaite complète où on sait que rien ne pourra rattraper l’erreur fatale. Quoique...
Parents, amis, rivaux, complices, tout ce petit monde vit sa vie et surtout, se serre les coudes. Que ce soit les parents de Vincent avec les autres commerçants ou que ce soit les enfants, comme Camille, qui ne laisse pas Vincent se faire ridiculiser par Andréa et le défend d’une répartie piquante dont il a le secret.
Vincent peut croire qu’un vélo changerait toute sa vie, nous savons que ce n’est qu’une impression et non le cœur du problème.
Dans cette histoire, la bonne humeur déborde de toutes parts et, à travers elle, un message de vitalité. Vitalité qu’on retrouve partout sur ce marché, où une remarque gentille peut désamorcer l’aigreur d’un client, vitalité chez cette vieille dame qui veut vendre les chatons issus de la nouvelle portée de sa chatte mais pas à n’importe qui, vitalité dans le cœur de Vincent.
Ce marché, on l’entend dans nos têtes en refermant la BD car il est aussi un des personnages du livre et quand le soleil se couche et que la journée se finit, on s’attend à ce que l’histoire s’arrête. Oui, il resterait des questions sans réponses, mais la semaine prochaine, un autre marché aura lieu, et tout recommencera.
Alors finalement, l’épilogue qui ferme l’histoire semble soudain de trop, même s’il apporte des réponses car il rompt l’unité de temps, de lieu et d’action de ce voyage sur la grand’place du village.
En revanche, le petit carnet final qui nous plonge dans l’intimité des auteurs, en plus d’une mise en page agréable, est joliment illustré. Alors bien qu’il parle plus des coulisses de cette histoire, on y retrouve néanmoins l’atmosphère particulière, légère et douce de ce récit. Un bien beau tour de force.
Cette belle histoire que nous offre Marzena Sowa est joliment dessinée et mise en couleurs par Aude Soleilhac. Personnages non réalistes, petits yeux mais visage expressifs. Les décors sont plus vraisemblables et colorent cet univers où, n’oublions pas, le marché est un protagoniste à part entière.
Les choix de teintes claires, que l’on retrouve des décors au vêtements, reflètent bien cette belle journée d’été.
Le découpage tourne sur trois bandes de une à quatre cases, voire plus, car parfois les cases s’empilent au lieu de juste s’aligner. Mais ce découpage en bandes régulières, même si les variations sont présentes, s’accordent avec la douceur de cette journée. Le temps défile simplement. Et ce sont les changements sur les tailles des cases qui permettent de faire ressortir l’action, les émotions des personnages. Un découpage classique qui allie néanmoins les deux objectifs de cette histoire : nous faire sentir la fraicheur de nos souvenirs de jeunesse à travers cette journée sans surprise et nous rappeler que tout prend des ampleurs démesurées chez les enfants, bien souvent à l’intérieur plus qu’à l’extérieur.
Le cadrage jongle entre les plans larges et serrés, là aussi classique mais au service de l’histoire. Et finalement, on n’est jamais perdu dans ce petit marché, même en étant à hauteur d’enfant, grâce à la lisibilité des actions et des mouvements de toute cette bande de jeunes !
Si vous lisez Histoire de poireaux, de vélos, d’amour et autres phénomènes... en été, le soleil vous paraîtra moins caniculaire et si vous la lisez en automne, vous en oublierez la pluie car cette petite oasis de douceur n’a d’autre prétention que de vous rappeler la saveur de l’enfance et elle y arrive très bien.
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Zéda conseille Vincent.
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Galerie photos
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