Le 4 avril 2015
- Réalisateurs : Hiroyiuki Okiura - Satoshi Kon - Maura O’Connell - Paul Donovan
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Animation, Thriller, Érotique, Expérimental, Survival
- Festival : Hallucinations collectives
Deux belles raretés et deux films d’animation devenus depuis des références du genre ont égayé cette première journée d’Hallucinations collectives.
Deux belles raretés et deux films d’animation devenus depuis des références du genre ont égayé cette première journée d’Hallucinations collectives.
Cette première journée passée au festival Hallucinations collectives a permis de visionner deux raretés en copie 35 mm, le film d’action Siege et l’inclassable Femina ridens. La journée s’est soldée par une soirée animation avec les incontournables Jin-Roh et Perfect blue.
Siege de Paul Donovan et Maura O’Connell (1982) :
Film méconnu sorti brièvement dans nos salles en 1983, Siege est un huis-clos dans la longue lignée des œuvres d’auto-défense (son titre original étant Self defense). Provenant du Canada, ce long métrage co-réalisé par Paul Donovan et sa compagne Maura O’Connell, donne dans le polar urbain sombre, typique du cinéma américain des années 70 (Un justicier dans la ville).
Siege se base sur un fait divers particulièrement étonnant, la grève de la police d’Hallifax durant 51 jours en 1981 qui devient l’occasion d’une traque à l’homosexuel, après le massacre de la clientèle d’un bar communautaire dont il faut retrouver les rescapés. La critique de ce film, qui se situe entre Carpenter (Assaut et Friedkin (La Chasse) suivra bientôt.
Femina Ridens de Piero Schivazappa (1969) :
Réalisateur obscur qui a surtout œuvré à la télévision italienne, Piero Schivazappa met en scène avec Femina Ridens (The laughing girl de son titre international) oeuvre inclassable et donc parfaite pour un festival. On connaît surtout, chez les bisseux, sa magnifique bande originale composée par Stelvio Cipriani.
Pour autant, le film mérite largement qu’on s’y attarde, pour ses décors délicieusement pop, typiques des années 60, qui trouvent leur apothéose avec la gigantesque statue de femme au vagin denté de l’artiste française Nikki de Saint Phalle. Cette sculpture monumentale est d’ailleurs devenue le symbole métaphorique de ce film insolite.
Faux giallo, Femina ridens, avec toutefois des scènes sadiques exercées sur des femmes, a assuré auprès des festivaliers
Jin-Roh, la brigade des loups de Hiroyuki Okiura (2000) :
Début de la soirée thématique "Japanimé : animation sans concession" avec l’un des fleurons du genre, le sublime Jin-Roh. Scénarisé par Mamoru Oshii, ce film d’animation est le premier long métrage de d’Hiroyuki Okiura, jusque-là œuvrant au sein de la team de Katsuhiro Otomo (Akira). Pour l’anecdote, il semblerait que Okiura ait fortement participé à l’élaboration d’Akira.
Dans un style expressionniste jouant sur ombres et lumières, tout droit hérité du cinéma allemand, Jin-Roh se déroule dix ans après la fin de la deuxième guerre mondiale. Le Japon est alors en proie au chaos avec des problèmes de chômage et de surpopulation. Pour tenter de rétablir l’ordre public, le choix radical effectué par le gouvernement est de créer une unité spéciale, la POSEM.
Un classique, devenu rare sur le grand écran, que l’on a aimé retrouvé sur le format qui lui convient le plus. L’aspect tragique de ce film d’animation, renforcé par une bande son signée Hajime Mazoguchi (le mari de Yoko Kanno), qui donne des frissons, n’a pas perdu de sa puissance émotionnelle.
Perfect blue de Satoshi Kon (1997) :
Suite et fin de cette première journée d’Hallucinations collectives avec ce chef-d’œuvre de l’animation japonaise que constitue Perfect blue du regretté Satoshi Kon. Le premier film de cet auteur inclassable ne devait au départ être qu’un simple OAV. Finalement, au vu de la qualité du scénario et des images, il a été décidé d’en faire un long métrage de cinéma. On ressent d’ailleurs au début du film que l’animation a un peu vieilli. Mais c’est bien le seul (petit) reproche que l’on peut faire à Perfect blue, film passé depuis à la postérité et qui n’a cessé d’être une source d’inspiration pour de nombreux réalisateurs contemporains, en passent de Darren Aronofsky à Bruno Forzani et Hélène Cattet. Plus qu’un film d’animation, un véritable thriller proche du giallo !
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.