Le 7 avril 2017
Un drame absurde et grave, tantôt drôle et effrayant, qui n’occulte rien de la corruption qui règne dans les démocraties d’Europe de l’Est.
- Réalisateurs : Kristina Grozeva - Petar Valchanov
- Acteurs : Margita Gosheva, Stefan Denolyubov, Milko Lazarov, Kitodar Todorov
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Grec, Bulgare
- Distributeur : Urban Distribution
- Durée : 1h41mn
- Titre original : Slava
- Date de sortie : 19 avril 2017
Résumé : Tsanko, un cantonnier d’une cinquantaine d’années, trouve des billets de banque sur la voie ferrée qu’il est chargé d’entretenir. Plutôt que de les garder, l’honnête homme préfère les rendre à l’Etat qui en signe de reconnaissance organise une cérémonie en son honneur et lui offre une montre... qui ne fonctionne pas. Tsanko n’a qu’une envie : récupérer la vieille montre de famille qu’on ne lui a pas rendue. Commence alors une lutte absurde avec le Ministère des Transports et son service de relations publiques mené par la redoutable Julia Staikova pour retrouver l’objet.
Notre avis : C’est à partir de faits divers lus dans la presse que les réalisateurs bulgares Kristina Grozeva et Petar Valchanov ont l’habitude de puiser les sujets de leurs films. En 2014, ils ont ainsi donné naissance à The lesson qui dressait le portrait de Nadia, une jeune enseignante en proie aux tourments d’une société inégalitaire. Ici, il s’agit de nous conter le combat ubuesque contre l’administration de Tsanko, (Stefan Denolyubov déjà présent dans le film précédent) un homme bègue et taciturne, le visage mangé par la barbe et éternellement coiffé d’ une casquette usée. Il vit seul dans une petite maison isolée avec quelques lapins pour seule compagnie mais se contente de cette vie simple et de son salaire de misère. Il est loin d’imaginer le piège dans lequel il va s’enliser quand, au nom des valeurs simplement citoyennes qui sont les siennes, il remet à la police une liasse de billets trouvée sur son lieu de travail.
- Copyright Urban films
L’honnêteté, c’est pour les imbéciles, affirme une citation d’Ulrich Wickert, journaliste politique allemand. Telle semble être aussi la devise de ces sommités bulgares qui ne pensent qu’à tirer un profit personnel de l’événement glorieux commis par un simple citoyen. le Ministre des Transports voit là une belle occasion de redorer le blason de son ministère récemment accusé de corruption. Il espère bien que ce fonctionnaire exemplaire qu’il élève au rang de héros national (et qu’il considère désormais comme « sa chose ») permettra de faire oublier son manque de probité. Pas grand-chose non plus à espérer du côté de la responsable du service presse (Margita Gosheva) qui, vivant dans un monde de superficialité, est dans la totale incapacité d’accéder à l’innocence du pauvre hère qu’elle a en face d’elle. Même le journaliste d’investigation qui tente pourtant de lui venir en aide ne fera que nourrir encore davantage le cynisme ambiant. Si le scénario souffre de quelques longueurs en s’attardant sur des sujets hors de propos, il est d’une terrible efficacité dès lors qu’il s’agit de décrire la profondeur du fossé entre le peuple et des autorités peu scrupuleuses, sans toutefois renoncer à l’humour et à la dérision.
- Copyright Urban films
La mise en scène au réalisme assumé nous promène avec un bonheur égal dans le quartier miséreux de Tsanko et de ses lapins ou dans les locaux luxueux, remplis d’objets à la technologie dernier cri, des membres éminents du gouvernement.
Stefan Denolyubov (Tsanko), personnage principal de ce drame à la fois révoltant et enjoué, crève l’écran. Sa démarche hésitante, ses épaules tombantes et son regard de chien battu le classent immédiatement dans la catégorie « héros sympathique » et intensifient la perversité éhontée de ses partenaires de jeu, tout particulièrement celle de Margita Gosheva aussi convaincante dans son rôle de femme méprisante qu’elle ne l’était sous les traits de l’enseignante méprisée du précédent film du duo Grozeva/Valchanov.
Entre lourdeur bureaucratique et immoralité politique, Glory est un film grave mais jamais misérabiliste qui fera cependant sourire les citoyens souvent bafoués que nous sommes.
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Marla 25 avril 2017
Glory - la critique du film
Vous défendez bien le film, mais il ne m’a vraiment pas convaincue : http://bit.ly/2q3p4Yn