Le grand sommeil
Le 10 mars 2004
Retour gagnant pour Douglas Coupland avec un roman qui raconte les illusions d’une jeunesse envolée, l’attente et la mort.
- Auteur : Douglas Coupland
- Editeur : Au diable vauvert
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Canadienne
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A dix-huit ans, on se croit immortel. Et c’est quand le ciel vous tombe sur la tête qu’on commence à se poser des questions sur cette vie qu’on traverse en coup de vent. Voilà ce qui arrive à Richard quand Karen tombe dans un coma profond après avoir avalé deux vodkas et gobé deux valiums. Il venait tout juste de faire l’amour avec elle, leur premier rapport. Toute la bande de copains se pose des questions. Hamilton, Linus, Pamela, Wendy... Surtout que leur pote Jared est mort peu de temps avant d’une leucémie. Alors, évidemment, la vie prend soudain des allures de sursis. Karen est enceinte. Elle accouchera, dans son coma, d’une petite fille. Richard, aidé par ses "beaux-parents", fuira ses nouvelles responsabilités de père contre son gré. La mère de Karen va s’accaparer cette petite fille pour pallier l’absence de la sienne.
Douglas Coupland va ainsi raconter l’attente, faire grandir et mûrir ses personnages. Dix-sept ans durant, Richard va se persuader qu’il espère toujours le réveil de Karen, laissant filer son existence comme le vent à travers les mailles d’un filet, sans même se voir dégringoler. Ces ados vont peu à peu devenir des adultes. Sur le papier en tout cas... Car il n’est pas si facile de grandir dans ce monde qui les entoure, pas si facile de devenir l’antithèse de celui qu’on rêvait d’être à dix-huit ans. Et c’est encore pire quand on constate à quel point on est hors du coup, encore pire quand des gosses se chargent de nous faire comprendre qu’on est passé de l’autre côté de la barrière.
Plus encore, ce roman relate les déviances de notre société, la consommation tous azimuts, l’éphémère et le superficiel. Coupland n’épargne rien ni personne. Il nous met les yeux en face des trous, nous déclare en substance qu’aucun de nous n’est indispensable. Jusqu’à la fin, surprenante, qui enfonce le clou encore un peu plus. Un récit de la décadence et du désespoir, qui heureusement arrache quelques sourires. Pour faire passer la pilule amère du temps qui passe...
Douglas Coupland, Girlfriend dans le coma (Girlfriend in a coma, traduit de l’anglais (Canada) par Maryvonne Ssossé), Au diable vauvert, 2004, 470 pages, 21,90 €
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