Le S.A.V. du crime
Le 31 octobre 2024
Parfois mou du genou, parfois tendu comme un arc, on ne sait pas trop sur quel pied danser devant ce polar signé Boukhrief. Fred Testot est un peu perdu lui aussi.
- Réalisateur : Nicolas Boukhrief
- Acteurs : Cécile de France, Vincent Rottiers, Nicolas Marié, Julien Boisselier, Fred Testot, Nanou Garcia, Jean-Michel Noirey, Gilles Gaston-Dreyfus, Françoise Miquelis
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h45mn
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 7 avril 2010
Résumé : Lors d’une ronde de nuit qui tourne mal, Simon et Julie, deux simples gardiens de la paix, blessent un jeune cadre qui a abattu sans raison un de leurs coéquipiers. Accusés à tort de bavure et lâchés par leur hiérarchie, ils décident de prouver leur innocence en enquêtant sur la drogue responsable du coup de folie de leur agresseur.
Critique : Ce film de Nicolas Boukhrief est un étrange polar spectral dans lequel évoluent des personnages translucides, vidés de leur substance vitale, uniquement motivés par la justice et la vengeance. Problème : des flics fatigués qui franchissent la ligne jaune, on en a vu des tonnes au cinéma. L’originalité n’est donc pas l’atout majeur de cet opus. Ce qui frappe surtout, c’est que le métrage semble branché sur courant alternatif. Des scènes lentes, voire ennuyeuses, laissent place à des moments de tension dotés d’une mise en scène et d’un montage efficaces (le vol d’armes au poste de police et surtout le final grandiose). Le scénario, plutôt habile, joue sur les reconnaissances d’identités pour symboliser le fait que les deux compères de fortune ne savent plus très bien ni qui ils sont ni de quel côté ils se trouvent.
- © Gaumont Distribution
Ironie malheureuse, alors que le casting est quasi irréprochable, Fred Testot, en revanche, ne semble pas savoir non plus qui est vraiment son personnage et comment l’interpréter. Lui aussi est sur courant alternatif : bon dans certaines scènes, carrément à l’ouest dans d’autres, il n’a pas su rendre tout à fait crédible ce rôle au potentiel mystérieux pourtant intéressant. Dommage car c’est un acteur que l’on aime beaucoup. Il a le temps de progresser et il y parviendra à n’en pas douter.
Bref, Gardiens de l’ordre est un long-métrage qui se suit sans déplaisir malgré ses défauts mais qui n’atteint pas le niveau du Convoyeur, meilleur film de son auteur à ce jour.
- © Gaumont Distribution
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
roger w 14 avril 2010
Gardiens de l’ordre - Nicolas Boukhrief - critique
Un polar efficace à défaut d’être original. On notera l’impressionnante prestation de Fred Testod en flic borderline. Il tient l’intégralité du métrage sur ses épaules. Une révélation.
birulune 27 août 2019
Gardiens de l’ordre - Nicolas Boukhrief - critique
Je l’avais déjà vu mais c’est toujours aussi prenant. Le duo d’acteurs est l’atout principal : Fred est Testotéroné (hihihi) et Cécile de France incarne presque trop bien la poule de luxe ambitieuse, on se croirait dans un documentaire tant par les décors que par la performance des acteurs, le commissariat saturé de petits détails plus vrai que nature, l’apart bourgeois comme planque, et la boîte de nuit où ils débusquent les gros bonnets responsable de la bavure qui les emmène dans une spirale infernale. On est loin de Navarro ou de Julie Lescaut. C’est au poing américain qu’on négocie les aveux des truands, et les deux flicaillons mouillent la chemise, ils semblent vraiment seuls contre tous, et la caméra est braquée plus sur l’action que sur les sentiments, et par de minuscules petits gestes anodins on ressent la force qui les relient face aux dangers, que ce soit dans le double jeu qu’ils mènent pendant leur mission (ce serait plus une vendetta, voire une purge au final) ou sur leur lieu de travail, ils mentent partout et à tout moment, et on ne doute jamais du bien fondé de leur quête. La tension est toujours palpable, par un petit pincement de l’épaule ou un regard aviné, on sent toute la pression qui pèse sur eux, à force de mensonge. Jamais de surjeu, la peur liquéfie nos deux compères mais reste un moteur puissant, additif, où la romance a aussi son petit rôle à jouer