Game Of Thrones - La critique de la saison de tous les possibles

Une saison 3 remarquable qui transcende encore une multitude de partis pris pourtant déjà "bouillonnants" de deux saisons marquantes et remarquées.

L’argument : Il y a très longtemps, à une époque oubliée, une force a détruit l’équilibre des saisons. Dans un pays où l’été peut durer plusieurs années et l’hiver toute une vie, des forces sinistres et surnaturelles se pressent aux portes du Royaume des Sept Couronnes. La confrérie de la Garde de Nuit, protégeant le Royaume de toute créature pouvant provenir d’au-delà du Mur protecteur, n’a plus les ressources nécessaires pour assurer la sécurité de tous. Après un été de dix années, un hiver rigoureux s’abat sur le Royaume avec la promesse d’un avenir des plus sombres. Pendant ce temps, complots et rivalités se jouent sur le continent pour s’emparer du Trône de Fer, le symbole du pouvoir absolu.

© HBO

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Notre avis : Avec son budget de plus de soixante millions de dollars par saison, Game Of Thrones pourrait de prime abord passer pour n’importe quelle série clinquante et nantie espérant attirer l’audience par une débauche d’effets spéciaux et autres défilés de vedettes. Travers que pouvait laisser présager l’affiche de la première saison arborant fièrement Sean Bean dans un copier-coller de son personnage d’une certaine trilogie fantasy remarquée au cinéma ! C’était sans compter sur l’audace des auteurs et de l’ensemble des équipes créatrices de la série… Le Trône de fer a pris suffisamment de chemins épineux depuis ses débuts pour prouver son caractère sans concession et belliciste : disparition de son supposé héros dans un climax forcené, sexualité explicite, scènes de violence tangibles et plus que tout, une régularité de conscience politique qu’on n’avait pas vu à la télévision avec un tel mordant depuis un moment. Le matériau "basique", l’œuvre colossale de George R. R. Martin, est un exemple de littérature fléchissant complètement les fondamentaux de la narration. C’est bien simple, il suffit de s’amuser à faire entrer ses personnages dans les cases coutumières des héros, adjuvants et autres opposants, pour s’apercevoir des ruses de l’auteur s’ébrouant à briser les carcans. Mais la saison 3 représente-t-elle une continuité dans ce récit subtil ou une nouvelle pierre à l’édifice des géniales séries HBO ?

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Un petit Flashback permettra de se replonger dans les premières aventures :
La première saison se concentre sur la protection du royaume des sept couronnes, scindé entre les Stark et les Lannister et menacé par la montée en puissance de Daenerys Targaryen. Cette dernière, dont le mariage avec Drogo, puissant chef guerrier nomade, pourrait donner naissance à une opposition féroce pour les peuples de Robert Baratheon. La saison deux, au-delà de préciser la description de la guerre entre Stark et Lannister, se focalise sur l’avancée de l’armée des sauvageons dont l’unique rempart pourrait être le "mur" et sa garde d’élite dont fait partie Jon Snow, "bâtard" de feu Eddard Stark. Daenerys Targaryen emmenant ses dragons jusqu’à la cité de Qarth, où elle espère trouver un appui pour recouvrer les Sept-Couronnes, représente le temps fort de cette nouvelle période.
La troisième saison s’ouvre sur un enlisement du conflit : la guerre continue entre les Stark et la famille Lannister. Alors que Joffrey prépare son union avec Margaery Tyrell, Tywin Lannister organise des mariages pour deux de ses enfants et Robb se voit contraint d’offrir la main de son oncle pour espérer regagner le soutien de la maison Frey, humiliée par la rupture des fiançailles entre l’une des filles Frey et Robb Stark.

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Résumer la troisième saison de Game Of Throne sans trop "spoiler" tient de la gageure. Il faut juste garder à l’esprit qu’en plus des qualités susnommées propres à la série, le spectateur doit s’attendre à un spectacle violent, noir, désabusé (voire désespéré) où la course au pouvoir ne semble plus avoir de limite. Mais finalement, qu’est-ce qui fait la différence entre les saisons précédentes et cette troisième saison de haute volée ? Il faut plus que jamais s’attendre à un déluge de culminances à chaque nœud du récit. Mais là où nombres de séries sombrent dans une mode itérative du suspens, Game Of Thrones possède une propension à utiliser son sens du "twist" pour le rendre intrinsèque à ses thèmes de prédilection. Si ces mots vous semblent abstraits en amont du visionnage, attendez de découvrir un certain épisode au cliffhanger démentiel, autant parce qu’il choquera que parce qu’il est en fait d’une logique implacable, et tout sera limpide : Le Trône de Fer est autant intelligent que ludique et artistique. Une grande série, portée par des esthètes promettant leur création à des jours moins sombres que ceux qu’elle décrit !