Notre avis : Madame Foresti, nous l’avions laissée il y a plus de trois ans, déprimée par la quarantaine, par ce cap de "mi-vie", par ce décalage générationnel désormais bien ancré. Et malgré tout, elle avait réussi à nous faire hurler de rire. Durant cette tournée, Florence Foresti avait parcouru toute la France, de zénith en zénith, de grande salle en grande salle, sans avoir perdu une once de son énergie, de sa bonhomie, de sa pertinence. Il y a voilà un an, Florence, qui fêtera bientôt ses 46 ans (un drame), est revenue, assez discrètement, vers les planches. Une tournée plus modeste, moins de dates, des salles réduites, un peu à la manière de ses débuts à la Cigale. Elle aura donc fini cette année au Paradis Latin, comme elle l’a commencée. Et nous continuons de croire que c’est dans ce type de cadre qu’elle est la meilleure.
Epilogue, contrairement à ce que nous pourrions croire, ne sera pas son dernier spectacle. Et heureusement ! Nous ne nous lassons pas de la retrouver, périodiquement, pour qu’elle nous narre les absurdités du quotidien, alléger les petits soucis, relativiser nos plus grandes craintes : la vieillesse, la désillusion, la mort. Au sein de cette salle de cabaret, luxueuse par les dorures, les rideaux et les chapiteaux, nous nous asseyons à l’étroit, sans téléphone, comme le demande l’hôtesse des lieux, et nous rions. Nous ne rions pas aux éclats comme c’est déjà arrivé, mais ce stand-up reste jouissif. Florence Foresti réussit toujours à faire mouche, en épinglant ces éléments de notre vie que nous ne remarquons même plus. Ikea, Facetime, Instagram, le couple... cela a beau être léger, nous nous rappelons, par son vécu, comme nos vies ont changé en dix ans. A nouveau, Flo nous suit comme nous la suivons. Et malgré son immense succès, son statut de star désormais acquis, elle réussit toujours à parler à tout le monde. Florence Foresti n’oublie sûrement pas d’où elle vient, elle. Nous avons même droit à une attachante déclaration en épilogue, justement. Et ça, c’est inestimable.