Le 27 février 2024
Le deuxième film de Claude Sautet est un très bon polar, soutenu par un excellent duo Belmondo-Ventura.
- Réalisateur : Claude Sautet
- Acteurs : Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo, Marcel Dalio, Sandra Milo, Charles Blavette, René Génin, Claude Cerval, Jacques Dacqmine, Carlo Nell
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Noir et blanc
- Nationalité : Français, Italien
- Distributeur : Les Acacias, Cinédis
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 3 juin 2024 20:55
- Chaîne : Arte
- Reprise: 28 février 2024
- Date de sortie : 10 avril 1960
- Festival : Festival de Cannes 2023
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– Reprise en salle en version restaurée : 28 février 2024
– Festival de Cannes 2023 : sélection officielle, Cannes Classics
Résumé : Gangster condamné à mort par contumace et recherché par la police, Abel Davos s’est réfugié en Italie avec sa femme Thérèse et ses deux enfants. Mais après un coup avec son ami Raymond, sur le point d’être retrouvé, il doit rentrer clandestinement en France. En débarquant sur une plage déserte, deux douaniers les surprennent, provoquant une fusillade tuant Thérèse et Raymond. Resté seul avec ses enfants, Abel fait appel à ses amis Riton et Fargier, à Paris pour venir les chercher à Nice, qui ne peuvent venir eux-mêmes mais lui envoient un homme sûr, Éric Stark, avec une ambulance. Davos se lie d’amitié avec le jeune homme, qui le cache dans une chambre de bonne de son immeuble...
Critique : Après un premier long métrage qu’il reniera, Bonjour sourire, une comédie avec Henri Salvador et Louis de Funès, Claude Sautet attendra cinq ans avant de tourner un second film, adapté du roman de José Giovanni, futur réalisateur. Ce dernier participe ici au scénario. S’inscrivant dans la veine du polar à la française qui avait si bien marché à partir du milieu des années 50, lançant notamment la carrière de Lino Ventura (on pense évidemment à Touchez pas au grisbi, en 1954), Claude Sautet propose, dans la première demi-heure, une œuvre qui frappe par son étonnante authenticité : dès la scène initiale, une fuite sous haute tension, l’histoire met en valeur un excellent Ventura, dont le personnage endosse une forme de fatalité liée au gangstérisme. Le récit laisse largement parler les images, s’appuie sur des séquences d’un hiératisme souvent melvillien. Les malfrats doivent assumer le poids de leur vie marginale, en fuyant une police éternellement à leurs trousses, sans que les situations n’en rajoutent dans une forme de pathétique qui avantagerait ou désavantagerait quiconque. Les dialogues ne s’éloignent jamais des événements que vivent les protagonistes pour moraliser l’affaire ou délivrer de pompeuses sentences : de l’anti-Audiard, en somme.
- Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo
- © TF1 Studio. Tous droits réservés.
Finalement, Sautet pose sur le milieu des malfrats un regard précis qu’il maintiendra, dès lors qu’au plus fort de son succès, il documentera la moyenne bourgeoisie des années 70. Cette alliance d’une sobre mise en scène et de la tension inhérente à un parcours tragique était le meilleur choix à opérer, d’autant que la partie italienne parvient à flirter avec le néoréalisme, par sa vérité narrative, l’émotion se nichant dans le pli des situations (la fusillade entre bandits et douaniers en est un probant exemple).
Lorsque l’action se translate à Paris, l’ensemble devient plus banal, plus attendu dans les faits qu’il agence, même si Abel Davos continue d’anticiper sa fin dramatique, comme s’il la voyait constamment. Face à Ventura, le tout jeune Belmondo, révélé par À bout de souffle, confirme son immense talent par le truchement d’un personnage sensible. La densité des protagonistes maintient l’attention de bout en bout. Dans le genre, Classes tous risques est un très bon film.
FA CLASSE TOUS RISQUES de Claude Sautet - au cinéma le 28 février from Les Acacias Distribution on Vimeo.
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