Le 22 février 2024
- Scénariste : Shin’ya Komatsu>
- Dessinateur : Shin’ya Komatsu
- Genre : Poésie
- Editeur : Imho Editions
- Famille : Manga
- Date de sortie : 31 août 2023
- Durée : 1
Shin’ya Komatsu écrit et dessine ces histoires tendres, douces, poétiques, touchantes qui nous entraînent dans un autre monde, tout près du nôtre, que l’on pourrait voir en faisant le petit pas de côté que réalise Awako...
Résumé : {Bâillements de l’après-midi} commence sur un bâillement de grenouille, qui fait bailler un chat, qui fait bailler un chien, qui fait bailler une fillette, qui fait bailler Awako qui fait bailler des oiseaux autour d’elle. Puis, on suit Awako dans sa première aventure printanière, où elle se laisse guider par un chat qui lui montre un raccourci pour attraper son bus...
Critique : Awako nous entraîne dans une vie douce, faite de rencontres, de rêveries et de magie. Pas de grand sorcier et de sorts décapants, juste la magie que nous offre le monde quand on porte un autre regard sur lui.
C’est un plaisir de suivre la jeune femme tout au long de ses périples, découpés en courtes histoires de deux à quatre pages. Chaque case est une surprise d’inattendu et d’amusement. Au fil des saisons - le premier tome est découpé en quatre parties, chacune renvoyant à une saison -, on suit Awako dans sa capacité à percevoir un autre quotidien. Un petit nuage perdu, un chat espiègle, une voisine qui habite dans un arbre, une lampe à mer-veille… La liste est longue des jolies surprises que réserve chaque historiette, chaque saynète du quotidien. Car ce manga reste quand même ancré dans le quotidien. Asako habite une petite ville, travaille dans une maison d’édition, prend le bus pour aller au bureau, aime se promener. À partir de là, Shin’ya Komatsu nous tisse des petits instants de bonheur.
Et, comme Awako, on sort de chez soi, quelle que soit la saison, et on a envie de se laisser happer par une aventure, une feuille qui tombe, un sourire, une architecture étonnante, peu importe. La magie est là aussi, autour de nous, et c’est ce que nous rappelle ce recueil. Les histoires ne suivent pas une structure classique : ouverture, exposition, résolution et conclusion. Non, il s’agit de tranches de vie, qui s’achèvent parfois sur une virgule, sur un sourire, une émotion, un étonnement. Et c’est aussi un des plaisirs de cette BD, nous offrir des récits très courts, touchants, cassant parfois les règles de la dramaturgie pour accentuer l’émotion ou la surprise.
© Shin’ya Komatsu / IMHO pour l’édition française
Shin’ya Komatsu tient aussi les pinceaux, les feutres ou peu importe l’outil. Un trait léger dessine Awako, Neneka la petite fille de la voisine, la ville tout en rondeur. Prendre le temps de s’arrêter sur une case de nuages, de pastèques, ou de feuillages touffus non parce qu’ils sont dessinés dans un style hyper réaliste, mais parce que la case le permet. Le trait presque tremblant nous offre aussi cette légèreté que les histoires décrivent au fil des jours, des saisons.
En voyant la couverture avec ces couleurs diluées, placées à certains endroits, on regrette que la BD ne soit pas colorée de la même manière, avec cette aquarelle qui garde, là encore, la douceur qui enrobe toutes les histoires d’Awako.
La composition suit la jeune femme, restant à hauteur de son regard ou prenant du recul selon ce qu’elle observe. Nous sommes cent pour cent du temps avec elle à profiter de ces errances, qui durent parfois le temps d’un bâillement.
Bâillements de l’après-midi T.1 est une petite réussite, une BD délicieuse, qu’on savoure comme un poème, dont chaque histoire forme un quatrain. Shin’ya Komatsu parvient à enchanter notre quotidien, en mélangeant merveilleux et poésie urbaine.
176 pages – 14 €
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Galerie photos
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