Le 16 janvier 2019
- Dessinateurs : Rumiko Takahashi, Emmanuel Guibert, Chris Ware
- Festival : Angoulême 2019
Trois (grands) noms ont émergé après un premier tour de vote des auteurs et autrices BD : Rumiko Takahashi, Emmanuel Guibert et Chris Ware (tous deux figurant déjà en 2018 dans le trio de la sélection !). Le nom de la lauréate ou du lauréat sera annoncé lors de l’ouverture officielle du Festival, mercredi 23 janvier à 19h. Le vainqueur succèdera à l’américain Richard Corben.
Appelés à voter pour l’un des leurs, les autrices et auteurs de bande dessinée (français-es et étranger-es dont au moins un livre a été traduit en français) qui forment depuis 2014 le collège électoral ont choisi trois grands noms de la bande dessinée contemporaine. Ces derniers viennent d’horizons très différent, ce qui démontre une fois de plus la grande richesse de la bande dessinée contemporaine.
Rumiko Takahashi est une figure incontournable du shônen manga. Elle débute sa carrière au sein de l’atelier du maître du gekiga Kauo Koike, et publie en 1978 Urusei Yatsura (Lamu en français) dans l’hebdomadaire Sunday. Elle enchaîne ensuite les succès avec Maison Ikkoku (Juliette je t’aime), triangle amoureux dans une pension miteuse japonaise et surtout Ranma 1/2 chez l’éditeur Shogakukan, dont les ventes françaises ont été multipliée par la diffusion de l’adaptation animée sur le Club Dorothée. Ranma est promis depuis l’enfance à Akane, afin d’associer le dojo de son père à celui de son meilleur ami. Or, Ranma et son père sont victime d’une drôle de malédiction : le jeune homme change de sexe lorsqu’il entre en contact de l’eau, tandis que son père devient un panda... Ces transformations sont à l’origine de quiproquo qui font le sel de la série. Sous couvert de comédie, les séries de Rumiko Takahashi dévoilent un message social très progressiste. L’autrice a bénéficié d’un appel à voter pour elle dans une tribune parue sur Actualitté, afin de mettre en évidence la place des femmes dans la bande dessinée.
Chris Ware est un auteur majeur de la bande dessinée alternative américaine. Il publie dans la revue d’avant-garde RAW dans les années 80, avant d’entamer dans les années 90 sa première œuvre majeure, Acme Novelty, qui installe des personnages qui deviendront récurrents chez cet auteur, en particulier Jimmy Corrigan. Très tôt reconnu par la critique, Christ Ware questionne le médium de la bande dessinée par ses innovations graphiques et matérielles. Son univers est profondément mélancolique et désenchanté. Il a publié en 2012 Building Stories, création monumental qui regroupe une quinzaine de livres de formats divers qui peuvent être lus dans des ordres différents.
Emmanuel Guibert auteur français, dont la carrière est marquée par des œuvres majeures. La première d’entre elles est Brune, qui traite de la montée du nazisme. Sa rencontre et son amitié avec le vétéran américain Alan Ingram Alan Cope est à l’origine de La guerre d’Alan, qui retrace à partir des souvenirs de son amis - recueillis par des dizaines d’heures d’entretien - le quotidien et les sentiments d’un soldat américain débarqué en France pendant la Deuxième guerre mondiale. Il publie ensuite L’enfance d’Alan, sur la jeunesse californienne de son ami. Guibert est également l’auteur du Photographe, beau récit qui retrace le parcours d’une équipe de Médecins sans Frontières en 1986, dans l’Afghanistan sous occupation soviétique. Avec l’excellent Ariol, Guibert a aussi montré qu’il est un auteur jeunesse de grand talent. Il a bénéficié lors du dernier FIBD d’une belle rétrospective.
Difficile de départager trois figures si différentes de la bande dessinée contemporaine. Toutefois le festival a déjà récompensé beaucoup de grands noms de la bande dessinée francophone, et le vote pour un auteur étranger - dans la lignée d’Otomo, de Corben ou de Watterson - témoignerait du souci d’ouverture internationale de la manifestation.
Les auteurs sont appelés à trancher entre ces trois candidats. Le résultat sera connu le mercredi 23 janvier, vers 19h. .
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