Au nom du père
Le 15 avril 2003
Témoignage saisissant d’une époque où un mur séparait les Berlinois...
- Réalisateur : Ken Loach
- Acteurs : Gerulf Pannach, Fabienne Babe
- Genre : Drame
- Nationalité : Britannique, Français
- Editeur vidéo : MK2 Video
– Durée : 1h46mn
Témoignage saisissant d’une époque où un mur séparait les Berlinois...
Pour la majorité des spectateurs, Ken Loach est un cinéaste qui ne s’intéresse qu’aux problèmes sociaux des petites gens d’Angleterre (Raining stones, My name is Joe, Sweet sixteen). Or, de temps à autre, il s’échappe de son île pour filmer les malheurs des autres nations (Land and freedom, Bread and roses). C’est le cas de Fatherland pour lequel il se penche sur le Berlin Est-Ouest des années 80.
Klauss Dritteman est chanteur subversif est-allemand. Tellement subversif que les autorités ne supportent plus ses critiques assassines et l’invitent vivement à passer à l’Ouest. Avant de partir, Klaus reçoit des mains de sa mère la clé d’un coffre-fort en Allemagne de l’Ouest, dans lequel son père a déposé des papiers personnels. A peine débarqué en RFA, Drittenman est accueilli à bras ouverts par une maison de disque américaine. Mais il s’avère aussi critique envers le système capitaliste qu’envers le socialisme. Habité par l’obsession de son père, il découvre les papiers laissés par celui-ci et part à sa recherche avec l’aide d’Emma, une jeune journaliste française...
Loin des analyses sociales développées sous l’ère thatchérienne, Ken Loach livre un constat édifiant sur les prémices de la chute du mur de Berlin. Il use du regard acéré de son personnage principal pour dénoncer les dysfonctionnements de deux systèmes politiques diamétralement opposés - une RDA essoufflée et sclérosée par un état paranoïaque face à une RFA gérée par un libéralisme sauvage. Ken Loach s’autorise ainsi à une réflexion historique où se mêlent le lourd héritage de l’Allemagne nazie, les trucages de la mémoire collective et les réseaux tentaculaires d’une Amérique omniprésente.
Ken Loach ne perd pas pour autant ses réflexes de documentariste et d’auteur social. Il n’oublie pas de suivre à la trace son personnage, meurtri par son départ de la RDA, écoeuré par ses découvertes de la nouvelle donne économique, mais surtout en quête du passé de son père. Plusieurs intrigues complexes s’entremêlent donc pour un épilogue douloureux sur les terres du réalisateur, à Cambridge. Fatherland n’est peut-être pas le plus connu des Ken Loach ; il tient cependant une place majeure dans la filmographie du cinéaste comme un témoignage crucial sur une époque révolue.
Peu de suppléments viennent enrichir la "peinture désenchantée" Fatherland, hormis une interview de Fabienne Babe. L’actrice française, tout juste débutante avec ce rôle de journaliste, revient pendant une petite dizaine de minutes sur le travail particulier de Ken Loach. Court mais enrichissant.
Le DVD
– Edition 1 DVD
– Format image 1.66
– Format vidéo 16/9 compatible 4/3
– Audio français mono
– Sous-titres français
– Tous publics
Votre avis
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Norman06 21 avril 2009
Fatherland
Fidèle à sa conception d’un cinéma politique, Ken Loach aborde dans une approche semi-documentaire les rapports RFA/RDA ainsi que le traumatisme du nazisme. Le road-movie vers Cambridge de la seconde partie est moins abouti mais l’ensemble est de bonne tenue.