Exodus - le test Blu-ray

Le film : Il vaut mieux prendre Exodus comme une fantaisie historique, puisque la réalité n’a pas grand-chose à voir avec le film. C’est sans doute parce qu’il a été vu comme un grand spectacle qu’il a connu un succès presque mondial (quasiment quatre millions de spectateurs en France, tout de même, c’est à dire le onzième au box-office de 1961) et, de fait, nombre de péripéties tiennent encore le coup, mais par moments, le rythme faiblit, la romance empâte la narration. Reste que Preminger évite nombre des pièges tendus par la superproduction et trouve souvent le souffle nécessaire à pareille saga.

Les suppléments :
Sidonis Calysta propose un livre de Patrick Brion, luxueux et précieux par ses informations pléthoriques. On y trouvera peu d’analyse, mais un récit savant sur le livre d’origine, le tournage, le scénario et même la véritable histoire, ainsi que de magnifiques photos. Sur la galette elle-même, Bertrand Tavernier (47mn) déclare son amour pour le film et célèbre la mise en scène et la personne de Preminger tout en parlant du piège que constitue aujourd’hui tout discours sur pareil sujet. On apprécie toujours la méticulosité du cinéaste, son érudition, et même ses nuances qui le conduisent à quelques reproches (la vision des Arabes, le choix de John Derek). Pour l’essentiel, c’est cependant la genèse complexe du métrage et les différentes attributions qui le passionnent et qu’il conte avec moult détails. La présentation de Patrick Brion est plus courte (31mn tout de même) : elle revient sur le roman initial, son auteur, Preminger (ses différentes périodes) et s’étend, avec quelques redites par rapport au précédent bonus, sur les circonstances confuses de la réalisation. Une bande-annonce figure également sur le Blu-ray.

L’image :
Impeccable, charnue, précise jusqu’au moindre détail. Les couleurs sont chatoyantes, les noirs profonds et les défauts des précédentes versions ont été soigneusement gommés. Un régal.

Le son :
La VO (DTS-HD 2.0) a beaucoup de présence et même de force, que ce soit dans les dialogues ou, plus encore, dans une partition symphonique par moments impressionnante. La VF d’époque a, comme c’est souvent le cas, mal vieilli. Certaines séquences ne sont pas doublées.