Empress - La chronique BD

Pour sauver ses enfants, Emporia décide de tourner le dos à son mari et de partir à l’autre bout de la galaxie avec l’aide de son garde du corps. Le seul problème, c’est que son mari est un empereur sanguinaire, prêt à mettre l’univers à feu et à sang pour lui faire payer sa trahison.

Le célèbre Mark Millar aime reprendre de célèbres sagas comics et se les approprier. Même quand il ne possède pas les droits, il reprend la mythologie sans la nommer. Ce fût le cas pour Superior, pastiche de Superman, pour MPH revisite de Flash ou encore Kingsman, pour James Bond. Avec ce space opera, il s’attaque cette fois à Star Wars. Le tome commence d’ailleurs par "La terre il y a 65M d’années" comme une référence assumée au célèbre "il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine". Certes, la saga de Lucas n’est pas un comics à l’origine mais Millar s’est beaucoup rapproché du cinéma ces dernières années. A tel point qu’on se demande parfois s’il ne revient pas au comics pour recycler des scénarios refusés, parfois sans vraiment prendre la peine de les retoucher.

Aucun doute, ce n’est pas le cas ici, l’auteur écossais s’est appliqué et nous prouve qu’il reste un maître dans son domaine. Dans un genre très différent, il livre avec Empress un comics de la trempe de Jupiter’s legacy, son dernier joyaux dessiné par Frank Quitely. Une nouvelle fois, coté graphisme il a la bonne idée de s’entourer d’un maître en la personne de Stuart Immonen (Ultimate Spider-Man, All-new Captain America, Rising Stars...).

Tout le volume est traversé d’une énergie incroyable et le récit est fait d’action menée tambours battant. Cette course poursuite effrénée pour fuir le dictateur Morax fait d’ailleurs penser à un Mad Max : Fury Road dans l’espace. Ce dernier plus proche de Thanos graphiquement que de Immortan Joe, lance son empire à la poursuite de sa famille. Heureusement, elle peut compter sur un homme intrépide au passé mystérieux pour les escorter de planètes en planètes. Pour l’univers SF, on pense beaucoup à Black science et Saga. Comme dans ces deux séries, la famille est au cœur du récit et on sent une grande attention portée à la relation entre les personnages bien qu’ils soient par moment assez stéréotypés. Globalement, Empress n’invente rien ; les rebondissements sont pour la plupart prévisibles et, fidèle à ses références, on retrouve des grosses ficelles scénaristiques.

Mais l’essentiel n’est pas là. Cet album brille sa facilité de lecture. Le découpage parfait et la fluidité des enchaînements parviennent à embarquer le lecteur et en quelques cases à le placer au cœur de l’action. Le trait inspiré et précis de Stuart Immonen soutenues par les couleurs flashy de Ive Svorcina colle parfaitement à l’univers galactique et au ton fun de cette aventure... qui de l’aveu de Mark Millar pourrait bien constituer le premier opus d’une grande saga.