Elina Labourdette : décès de l’interprète de Bresson et Demy

Née en 1919, Elina Labourdette avait débuté en 1938 dans Prison sans barreaux de Léonide Moguy. Mais c’est à la Libération que commença sa notoriété avec Les dames du bois de Boulogne, réalisé par Robert Bresson, d’après Jacques le fataliste et son maître de Diderot. Elle illuminait ce chef-d’œuvre, peu apprécié à sa sortie, mais désormais considéré comme l’un des plus beaux films français. Ancienne danseuse de cabaret vivant une existence précaire auprès de sa mère (Lucienne Bogaert), son personnage était la victime d’Hélène (Maria Casarès), une femme jalouse décidée à en faire la proie de son ancien amant. Sa voix suave et sophistiquée et son charme délicat étaient admirablement utilisés par un cinéaste dont ce devait être le dernier film tourné avec des actrices professionnelles, et non des moindres. Après ce coup d’éclat, la carrière d’Elina Labourdette se poursuivit avec une trentaine de films, dont Edouard et Caroline (J. Becker, 1950), Elena et les hommes (J. Renoir, 1956), Snobs ! (JP. Mocky, 1962), et Le clair de terre (G. Gilles, 1970). Jacques Demy lui confia le rôle de Mme Desnoyers, la mère de Cécile, dans son premier film Lola (1960). Elina Labourdette mena en parallèle une activité théâtrale dès 1950, année où elle intégra la compagnie Renaud-Barrault. Elle était la veuve de l’écrivain Louis Pauwels.