Diver . T.1 - La chronique BD

Le thème de l’infiltration policière est toujours gage d’intérêt : un héros sombre, tourmenté, avec sa propre conception de la justice, une tension due à son identité sur le fil du rasoir... Ces concepts, Diver semble les faire passer au second plan pour se concentrer sur l’organisation criminelle, ses rouages et ses moyens pour la contourner. Curieusement, le personnage principal, qui fait partie d’une brigade d’élite un peu hétéroclite, ne fait pas ressentir la peur. Évidemment, puisqu’elle ne l’habite pas lui-même. Toujours avec un coup d’avance, il sait se mettre dans la peau des criminels, et paraît d’ailleurs jouer avec eux. Le prologue est paradoxalement le moment le plus violent de tout le manga, qui va ensuite d’écrire le démantèlement d’un gang d’arnaques, puis l’entrée dans une secte. Cette dernière affaire semble promettre beaucoup pour le tome suivant, le psychologique étant le nœud de toute la série.

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Graphiquement, il y a peu de reproches à faire à Ohsawa, qui tire des traits fins et précis sur ses personnages, de leurs lèvres jusqu’aux ongles. Pourtant, la part violente que semble donner certaines pages ne correspond pas à un manga sanguinolent ou barbare. Les tirs, coups ou blessures sont plutôt absents, intervenant en toute dernière nécessité. Là encore, le prologue se révèle exception, sur une tonalité de souffrance presque masochiste que le reste de l’ouvrage n’a pas du tout. Finalement, cette absence de violence horrible est un mal pour un bien, car l’histoire en paraît d’autant plus réaliste.

Solide sans être transcendant, ce premier tome de Diver correspond au premier stade de la plongée : un peu d’appréhension, quelques respirations étouffées et une bonne dose d’adrénaline pour se lancer.