Le 27 mars 2022
Cédric Klapisch renoue avec l’esprit parisien et attachant qui a fait le succès de ses grands films. Ce Deux moi est une véritable réussite, aussi drôle que sensible.
- Réalisateur : Cédric Klapisch
- Acteurs : François Berléand, Simon Abkarian, Zinedine Soualem, Marie Bunel, François Civil, Ana Girardot, Pierre Niney, Patrick d’Assumçao, Renée Le Calm, Paul Hamy, Garance Clavel, Camille Cottin, Rebecca Marder, Eye Haïdara
- Genre : Romance, Comédie romantique, Comédie sentimentale
- Nationalité : Français
- Distributeur : Universal - StudioCanal
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 18 janvier 2024 23:10
- Chaîne : Chérie 25
- Date de sortie : 11 septembre 2019
Résumé : Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu’il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire amour ?
Critique : Qui de mieux pour influencer la filmographie de Klapisch que ses propres œuvres cinématographiques ? Dès le générique où l’on voit des rames de métro et leurs passagers attrapés dans un rythme musical effréné, le spectateur est emporté dans les rues du dix-huitième arrondissement de la capitale, par le plus parisien des réalisateurs français. Il est impossible alors, en regardant les façades immenses qui surplombent les voix de chemin de fer, de ne pas se souvenir de ses œuvres des années 1990-2000, avec notamment les emblématiques Paris et Chacun cherche son chat. Sauf que les comédiens sont rajeunis, et que la capitale a changé. Mais Paris demeure Paris, et le réalisateur accompagne, comme il a toujours su le faire, les déambulations névrotiques de ses deux personnages, Rémy et Mélanie, à l’aide une bande-son éclectique et stimulante. Et il y a, le temps d’une minuscule scène, la fameuse Renée, proche des cent ans, celle-là même qui aidait Clarence Garrel à retrouver son chat dans un quartier en pleine démolition, celle-là même que le réalisateur insère avec bonheur dans nombreux de ses films. Et il y a les petits commerces arabes, les usagers qui courent après leur bus, les discothèques branchées, et souvent, la solitude des parisiens, plantée sur les visages. Bref, nous avons bien rendez-vous chez le Klapisch que nous aimons après le non moins brillant Ce qui nous lie.
- Copyright Emmanuelle Jacobson-Roques - Ce qui me meut
Cédric Klapisch a l’art et la manière de rendre beau ce qui pourrait se réduire à des pérégrinations urbaines de jeunes gens, à la fois fascinés et usés par la vie parisienne. Il installe sa caméra dans le quartier populaire de Marx Dormoy. On suit nos deux héros, entre leurs séances de psychothérapie et leurs journées de travail, dans un quartier vivant, tout proche de la gare du Nord, d’une éclatante poésie. Les larmes et les rires ne sont jamais loin et le spectateur éprouve un plaisir véritable à engager la promenade avec Rémy et Mélanie, tout autant dans leur espace de vie que dans leur tête. Deux moi donne des ailes au cinéma. La légèreté, la douceur de vivre, la tendresse, prennent leur place dans un cinéma trop souvent habitué aux drames et à la colère. Les comédiens privilégient d’ailleurs un jeu au naturel déconcertant, sans jamais chercher à faire les acteurs. D’ailleurs, sans doute que les meilleurs des comédiens sont les habitants de ce quartier, qui côtoient dans des boutiques attachantes de grandes figures du cinéma comme Zinedine Soualem, Simon Abkarian, Pierre Niney ou Camille Cottin.
- Copyright Emmanuelle Jacobson-Roques - Ce qui me meut
Paris fait son cinéma en quelque sorte. Toutefois, le film ne serait pas ce qu’il est sans la présence lumineuse de François Civil et Ana Girardot, aussi beaux qu’ils sont brillants dans leur jeu. Ils irradient l’écran de leur tristesse et de l’évidence que ces deux personnages sont faits pour s’aimer. On en vient presque à oublier qu’il s’agit d’une fiction et à espérer qu’ils s’aiment dans la vraie vie. Les deux personnages qu’ils jouent habitent un immeuble à côté l’un de l’autre. A la façon de son film Paris, le cinéaste utilise souvent la grue pour les saisir sur leur balcon qui donne à voir, certes les rails, mais surtout la superbe colline de Montmartre. Le spectateur vit avec eux. Il les suit faire les courses, raser les murs pour mieux s’oublier, s’occuper d’un irrésistible chaton blanc, pleurer parfois. Miraculeusement, le jeu fonctionne si bien que le spectateur s’attache presque à ces deux personnages comme s’il s’agissait de bons amis depuis toujours. Mais les autres comédiens ne déméritent en aucune façon. Il y a dans la mise en scène une théâtralité des sentiments assumée, au milieu de la ville.
- Copyright Emmanuelle Jacobson-Roques - Ce qui me meut
Deux moi est un film conçu pour le sourire. Cédric Klapisch assume parfaitement la fonction divertissante du cinéma. On est loin et c’est heureux, du drame familial de son dernier film. Le réalisateur communique son plaisir à faire un cinéma populaire, au sens noble du terme. On lui reprochera sans doute quelques caricatures, notamment dans sa façon de filmer les séances de psychanalyse. Mais l’essentiel est là : les spectateurs se font du bien, et c’est bien là, la clé de réussite de ce film.
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ceciloule 27 septembre 2019
Deux moi - Cédric Klapisch - critique
"Un film conçu pour le sourire", une bien jolie expression pour décrire une comédie non moins aussi jolie... Entièrement d’accord avec cette critique ! (plus d’infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/09/27/deux-moi-pour-un-nous-deux-moi-cedric-klapisch/)
nani 27 janvier 2020
Deux moi - Cédric Klapisch - critique
bien sûr on retrouve le style de Klapish , mais tellement inférieur à" chacun cherche son chat " , c’est gentil , sentimental et on s’ennuie un peu