Le 17 mars 2017
Un album qui résonne D.M. dans l’esprit sombre d’un groupe en perpétuelle complainte, avec une production synthétique impeccable qui améliore les éclats des opus pré-Music for the Masses, sans jamais totalement réitérer la puissance mélodique de la décennie 80. Qu’importe, c’est le meilleur album du groupe en 15 ans.
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– Éditeur : Columbia Records
– Sortie le 17 mars 2017
– Disponible en version simple ou Deluxe
Pour leur 14e album, les Britanniques de Depeche Mode soignent les formes. Produit à l’excellence, notamment par James Ellis Ford (Foal, Arctic Monkeys et évidemment The Last Shadow Puppets), l’album Spirits s’inspire de la l’actualité trumpienne, et du vide de nos sociétés, pour faire porter ses textes alarmistes qui sont autant d’appels à l’insurrection populaire (la messe caverneuse Scum est effectivement splendide), face aux séquences politiques de notre monde.
En phase avec le chaos de leur époque dès le titre d’ouverture (Going Backwards), les trois alignent les sons blues/country auxquels ils sont accrocs depuis Personal Jesus (1990) sur une pléiade virulente d’échos électro-pop qui peut sonner à bien des égards, de façon évoluée et aboutie, aux premiers albums de la formation mythique (Black Celebration, entre autres), on pense notamment à la texture électro de Poorman, qui s’élève peu à peu pour faire naître du gospel une pesante présence électronique.
Si les tubes fringants propres à la grande ère du groupe ont visiblement disparu (exit l’immédiateté des Never let me down again, Enjoy the Silence, Walking in my Shoes), la sophistication de la production comble largement les attentes. Cet écrin de 12 titres, d’une beauté noire, voire "dark", ensorcelle à bien des égards, comme sur Fail où la voix de Martin Gore vient déchirer les âmes de sa beauté intrinsèque. Le titre évoque toute la beauté des morcedaux lents du groupe, à l’instar de Cover Me, ballade épique où Dave Gahan s’éprend de l’amour sur fond de sonorités à la cinégénie développée. Poison Heart au cœur brisé prend des directions dépressives semblables.
Comme sur chaque opus, le groupe s’efforce de proposer un morceau plus commercial ou du moins plus vivant, pour raviver la flamme des hits parades. On se souvient de It’s no good sur Ultra ou I feel loved sur Exciter. Ici, c’est à So Much Love de venir accélérer le tempo sans parvenir à vraiment à s’imposer comme un futur classique du groupe. On lui préférera Going Backwards, qui ravive la puissance des hymnes du groupe. Et pourquoi pas, Where’s the revolution, dont la sortie en single se justifiait davantage par son titre annonciateur que par une ADN tubesque propre aux grands singles de retour.
Peu de bévue dans cet assemblage de complaintes politiques puissantes qui explorent l’univers du groupe sans chercher à le révolutionner. La richesse de textures, la complexité des morceaux manifestent des émotions un peu absentes des deux précédents opus (Delta Machine et surtout le médiocre Songs of the Universe) qui paraissent pâles à côté. Quelques morceaux faibles (The Worst Crime, You Move) cassent un peu le rythme, mais Spirits brille comme un nouveau joyau dans la discographie de Depeche Mode. Tout simplement leur meilleur album depuis Exciter en 2001.
Tournée française :
– Nice (stade Charles-Ehrmann) le 12 mai 2017
– Lille (stade Pierre-Maurroy), le 29 mai 2017
– Saint Denis (stade de France), le 1er juillet 2017.
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