Audrey Tautou ment et elle le fait mal
Le 6 août 2020
Quatre ans après Hors de prix, Pierre Salvadori essaie de nouveau de nous faire rire. C’est raté.


- Réalisateur : Pierre Salvadori
- Acteurs : Audrey Tautou, Nathalie Baye, Sami Bouajila
- Genre : Romance
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 6 août 2020 21:05
- Chaîne : 6ter
- Date de sortie : 8 décembre 2010

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Résumé : Un beau matin de printemps, Emilie reçoit une lettre d’amour, belle, inspirée mais anonyme. Elle la jette d’abord à la poubelle, avant d’y voir le moyen de sauver sa mère, isolée et triste depuis le départ de son mari. Sans trop réfléchir, elle la lui adresse aussitôt. Mais Émilie ne sait pas encore que c’est Jean, son employé timide, qui en est l’auteur. Elle n’imagine surtout pas que son geste les projettera dans une suite de quiproquos et de malentendus qui vont vite tous les dépasser...
Critique : Pas sorti grandi par son apparition récente dans Le siffleur de Philippe Lefebvre, Sami Bouajila sera en revanche l’une des très rares satisfactions à tirer du film De vrais mensonges, que Pierre Salvadori réalise quatre ans après Hors de prix. Irrésistible dans son rôle d’amoureux timide et réservé, l’acteur ne sera pas uniquement la source du gag le plus drôle du film, très peu nombreux par ailleurs : il le porte à lui seul sur ses épaules, et ce en dépit de la transparence de son personnage. Si ce dernier n’évoluera en effet que dans une ultime et interminable demi-heure, Sami Bouajila n’aura de cesse de le rendre attachant, provoquant facilement les sourires que le reste peine à offrir. Car en étirant chacune de ses scènes sur la longueur, en se concentrant sur des seconds couteaux fades quand ils ne sont pas totalement superficiels (les coiffeuses, le père) ou en recherchant constamment le rire sur les bases d’un humour d’un autre âge, De vrais mensonges ne suscite finalement rien de plus qu’un ennui poli. En dehors de ses rares fulgurances burlesques et de l’excellence de son casting, le film repose ainsi souvent sur un comique de situation gênant, parce que consensuel et sans surprise. Prévisible de bout en bout, dans la mesure où une quantité effroyable de lignes de dialogues est nécessaire pour aboutir à un gag et où la rareté des ellipses favorise la répétition des faits, De vrais mensonges ne parvient jamais à élaborer un tempo comique à même de captiver l’attention de son spectateur. En résulte une œuvre propre, anecdotique et pénible à suivre, fatalement encline à confirmer l’état de santé d’un certain cinéma français en retard permanent sur son époque. Sans aucun doute, à conseiller à tous ceux qui ne s’en sont pas encore rendu compte.