Notre avis : Morgan of Glencoe, auteure française, contrairement à ce que laisse penser son nom ou son pseudonyme, développe dans son roman un univers appartenant au genre de l’uchronie. En effet, le monde dépeint un monde qui se situe en 1995 et qui est issu d’une évolution différente de l’Histoire, telle qu’on la connaît. La France n’a pas connu la Révolution et constitue toujours un royaume qui est devenu un empire, aux frontières étendues, rival du Sultanat ottoman et de l’Empire japonais.
L’intrigue met en lien l’Empire français et l’Empire japonais à travers l’annonce d’un mariage arrangé d’ordre politique. Ces deux royaumes sont dans la tradition de la société de l’Ancien Régime pour la France et de l’ère féodale pour le Japon.
Dans les deux cas, il s’agit de sociétés dans lesquelles la femme ne dispose d’aucun droit, même sur sa propre vie. De plus, les individus qui n’adoptent pas la norme sont victimes de discriminations et d’exclusions.
Ainsi, ce récit, premier chant de La Dernière Geste, s’affirme à travers les aspects de l’uchronie comme un roman ancré dans les problématiques qui secouent notre société actuelle. Il y a d’abord la question des droits de la femme dont certains restent encore à acquérir. Il y a ensuite la question de la norme, qui met à l’écart ce qui est considéré par l’officiel ou le commun comme étant anormal. Ce point est développé par la question de l’homosexualité.
Morgan of Glencoe tisse ainsi un roman de fantasy autour d’une multitude de thèmes, la tolérance, la condition féminine, la sexualité, l’amour sous toutes ses formes, la politique et ses enjeux, la liberté.