Street fighter
Le 11 décembre 2009
Miike frise le nanar avec cette suite mal digérée d’un film de baston, qui lasse à force de vacuité et de ficelles grossières.
- Réalisateur : Takashi Miike
- Acteurs : Shun Oguri, Takayuki Yamada, Haruma Miura
- Genre : Action, Arts martiaux - Combats
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Plus d'informations : Le site du DVD
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– Durée : 2h08mn
– Titre original : Kurôzu zero II
– Date de sortie DVD : le 4 novembre 2009
Miike frise le nanar avec cette suite mal digérée d’un film de baston, qui lasse à force de vacuité et de ficelles grossières.
L’argument : Genji s’est imposé comme le maître de son lycée. Mais il doit bientôt faire face aux ambitions guerrières du lycée rival, Housen. A la tête de cet établissement, le féroce Narumi a décidé de lancer un assaut sanglant contre le lycée des CROWS. Genji devra alors faire preuve du plus grand courage pour défendre son territoire et les siens.
Notre avis : Sur le papier, on partait plein d’espoir au regard de ce qui apparaissait comme un concept alléchant : une rencontre, à coups de crochets à la mâchoire et de mêlées furieuses, entre West side story et Orange mécanique, version Japon contemporain désenchanté qui aurait passé à la moulinette de la console de jeux tout le mythe du bad boy et du blouson noir. Et de fait, Miike dissémine dans son film quelques idées intéressantes, notamment une séquence finale organisée en « niveaux » qui ne sont pas sans rappeler Le jeu de la mort (film inachevé de et avec Bruce Lee, lui-même source d’inspiration par la suite pour l’esthétique du jeu vidéo de combat). On retrouve un peu de la « patte » du cinéaste dans ces silhouettes titubantes qui s’affrontent en duel, un motif mi-western mi-samouraï dont Miike se fait le fétichiste depuis la séquence hallucinatoire qui clôt Dead or alive 1. Le tout planté dans un décor irréaliste, réminiscence aussi de films précédents (notamment Dead or alive 2) : un lycée presque fantôme, sans prof ni cours, où les salles à ciel ouvert ressemblent à un immense terrain vague.
Hélas, ces quelques traits d’inspiration personnelle ne sauvent pas de la perplexité le spectateur qui assiste pendant plus de deux heures à une succession d’épisodes de bagarres et de grosses colères, menées par des adolescents visiblement en quête de virilité. On hésite à prendre au second degré ce qui à l’écran est toujours présenté avec le plus grand sérieux (d’où une dangereuse liaison avec le nanar), malgré quelques dialogues ou scènes ouvertement et cette fois-ci consciemment grotesques. Il est d’ailleurs révélateur que les séquences qui fonctionnent le mieux soient celles où Miike met en scène des yakuzas, qui hantent ses autres films par ailleurs, et dynamisent le film par des fulgurations de dialogues ou de plans : en revanche, dans cet univers radicalement différent qui est celui des gangs de pacotille aux baggys un peu trop lâches, on le sent mal à l’aise. Il sombre dans le tic très irritant de faire de parties entières du film un gigantesque clip où se déclinent R’n’B japonais et J-Rock survolté, amplifiés par des abus de ralentis et d’effets optiques bon marché. Pour ajouter au pittoresque, la panoplie d’acteurs - qui campent des personnages envers lesquels il est difficile d’éprouver une quelconque émotion - semble la plupart du temps se lancer dans un concours du jeu le plus excessif, faisant tendre vers le zéro la crédibilité psychologique de l’ensemble. Dommage donc pour ce film pop-corn / ramen, lisse et bien loin de l’élaboration d’une trilogie comme Dead or alive, et dont le récit n’excite pas particulièrement notre curiosité pour le troisième et dernier épisode...
Le DVD
Une édition de qualité correcte, qui décide essentiellement de présenter le film (inédit en salles). A noter que comme son prédécesseur, Crows zero II sort également en Blu-ray. Disponible aussi dans un coffret avec le premier volet.
Les suppléments
Un making-of de 25 minutes pour présenter le tournage : court, mais efficace et suffisant, même si l’on aurait peut-être souhaité, comme pour le premier épisode, une petite présentation du film par Miike...
Image
Rien à redire, de très belles couleurs et des contrastes équilibrés qui permettent d’apprécier la qualité de la photographie.
Son
Sur la version française, les amateurs de basses se réjouiront d’un DTS 5.1 particulièrement puissant, qui fait mieux surgir que la version alternative (Dolby Digital 2.0) le relief sonore très travaillé du film. Pour les amateurs de V.O., la seule version disponible (D.D. 5.1.) reste plus qu’acceptable, surtout au niveau des effets sonores qui font littéralement siffler les coups de poings à nos oreilles.
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