Panique à bord : Soderbergh revient
Le 2 janvier 2021
Steven Soderbergh met toute son énergie au service d’un film à très grand spectacle, un trépidant voyage à la vitesse vertigineuse d’un virus mortel qui se propage à travers le monde.
- Réalisateur : Steven Soderbergh
- Acteurs : Matt Damon, Marion Cotillard, Kate Winslet, Jude Law, Laurence Fishburne, Gwyneth Paltrow, Bryan Cranston, Jennifer Ehle
- Genre : Science-fiction, Thriller, Film catastrophe, Dystopie
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h46mn
- Date télé : 14 mars 2024 23:20
- Chaîne : TMC
- Titre original : Contagion
- Date de sortie : 9 novembre 2011
Résumé : Une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe… Au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Le Sous-Directeur Cheever, confronté à un vent de panique collective, est obligé d’exposer la vie d’une jeune et courageuse doctoresse. Tandis que les grands groupes pharmaceutiques se livrent une bataille acharnée pour la mise au point d’un vaccin, le Dr. Leonora Orantes, de l’OMS, s’efforce de remonter aux sources du fléau. Les cas mortels se multiplient, jusqu’à mettre en péril les fondements de la société, et un blogueur militant suscite une panique aussi dangereuse que le virus en déclarant qu’on "cache la vérité" à la population…
Critique : Impossible de ne pas évoquer 28 jours plus tard ou L’Armée des douze singes quand on parle d’un film de virus. Le plus proche de Contagion serait probablement Alerte ! de Wolfgang Petersen, qui présente aux spectateurs une épidémie crédible. Adieu les zombies ou les fous meurtriers de George A. Romero, Steven Soderbergh s’intéresse aux épidémies de ce monde, celles qui nous font régulièrement trembler, comme celle du récent H1N1.
Contagion évite le sensationnel, mais réussit tout de même à nous donner le tournis. Un des personnages principaux, le docteur Ellis Cheeever (interprété par Lawrence Fishburne) rappelle un chiffre clef : la grippe espagnole avait éliminé 1% de la population mondiale au siècle dernier. Si une telle épidémie devait se reproduire, elle ferait aujourd’hui 70 millions de morts, sans compter ceux qui seront engendrés par la panique générale. C’est là que l’expérience cinématographique commence.
Les personnages essentiels sont multiples : d’abord les premiers malades, puis leurs familles, leurs médecins qui cherchent à contenir l’épidémie ou à fabriquer un vaccin, pendant que la blogosphère crie déjà à l’arnaque pharmaceutique… Contagion n’est pas l’aventure d’un homme, c’est une tragédie mondiale qui nécessite cette structure en toile d’araignée. Le contaminé numéro 1 croise mille personnes en une journée, qui deviennent autant de destins potentiels que nous pourrions suivre aussi. On pense au meilleur film de Soderbergh, Traffic, doté de cette même ingéniosité narrative pour décortiquer l’organisation des cartels en Amérique du Nord.
N’abusons pas des effets spéciaux : Contagion se contente de montrer des gens qui toussent, en privé ou en public, mettant en péril tous ceux qui entrent en contact avec eux. Puis, les médias se chargent de diffuser des informations plus ou moins exactes, soufflant un véritable vent de panique sur les populations encore épargnées par le virus. Tout le monde est fou, chacun veut sauver sa peau. Dans la salle, jetez un œil à votre voisin : ne s’est-il un peu éloigné de vous ? Car, même si les multiples stars qui se partagent l’affiche se surpassent (Matt Damon, Marion Cotillard, Jude Law, Kate Winslet), c’est la paranoïa qui crève l’écran. La grande réussite de Contagion, c’est de nous contaminer aussi.
On pardonnera même volontiers au film sa dernière scène, sorte d’épisode spécial de C’est pas sorcier qui résout une énigme importante du film, mais... nous l’avions déjà oubliée. Car nous étions bien trop occupés à planifier notre retour chez nous, en évitant les transports en commun...
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Frédéric Mignard 27 décembre 2012
Contagion - Steven Soderbergh - critique
Une contagion sans audace où les faux pas sont nombreux : musique hideuse, casting de stars totalement inutile (sacrée Marion Cotillard, pourquoi a-t-elle accepté un rôle aussi fade ?) et mise en scène anecdotique. Qui a dit que Soderbergh était un grand réalisateur ?