Père tranquille
Le 7 mars 2006
Trois conférences d’Amos Oz sur les Israéliens, les Palestiniens et les joies de l’écrivain.


- Auteur : Amos Oz
- Collection : Arcades
- Editeur : Gallimard
- Genre : Chronique sociale

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Trois conférences d’Amos Oz sur les Israéliens, les Palestiniens et les joies de l’écrivain.
Fils d’un couple de juifs érudits qui a fui l’Europe, ses guerres et ses persécutions pour rejoindre Israël, Amos Oz n’est pas ce qu’on appelle un déraciné. Au contraire, écrivain traduit dans trente-cinq langues, avocat de la paix mais pas pacifiste, il est capable de se mettre à la place d’un intégriste orthodoxe, d’un colon de Cisjordanie, d’un Arabe israélien, d’un kamikaze palestinien et même, s’il est prié très gentiment, d’un Européen. Se mettre à la place, pour comprendre. Comprendre par exemple qu’il faut impérativement créer un Etat palestinien qui s’édifierait aux côtés d’Israël. Son cheval de bataille depuis plus de trente ans. Comprendre qu’il faut accepter les compromis indispensables, aussi douloureux soient-ils, pour coexister de façon harmonieuse. Comprendre l’autre, entrer dans sa peau, comme un romancier entre dans la peau de tous ses personnages.
Mais les trois textes qui composent Comment guérir un fanatique, tirés de trois conférences prononcées devant les étudiants de Tübingen en Allemagne, ne se limitent pas qu’à une analyse du conflit israélo-palestinien, il s’agit également du témoignage d’un homme bourré d’humour et, finalement, plutôt (très) heureux de vivre. Ainsi loin de jouer les poètes tourmentés, il compare l’homme de lettres à un boutiquier qui attend ses clients. Parfois ils viennent, parfois ils ne viennent pas, le tout c’est d’être présent tous les jours. On comprend, dans ces conditions, comment il a réussi à faire accepter son statut si particulier... dans un kibboutz.
Comment guérir un fanatique, Amos Oz (traduit de l’anglais par Sylvie Cohen), Gallimard, coll. "Arcades", 2006, 77 pages, 8,50 €