Du goût et des couleurs
Le 7 mai 2003
Deux DJs convient musiciens, chanteuses et chanteurs pour une fête à la maison mêlant jazz, soul et électro.
- Artiste : Colorblind
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Proposant un mélange de couleurs aussi osé qu’euphorisant, la musique de DJ Spider et Jun Matsuoka parle aussi bien aux dancefloors qu’aux canapés.
Né de la fertile imagination musicale de DJ Spider, l’ambitieux projet Colorblind prend forme avec l’arrivée à bord du DJ japonais Jun Matsuoka. Ce qui unit ces deux musiciens, c’est le fameux club lyonnais La Marquise, dont Spider inventa quasiment le son protéiforme (mélange aujourd’hui facilement identifiable de jazz, funk, soul, rare groove, breakbeat ou électro que Gilles Peterson ou Rainer Trüby incarnent avec brio) et dont Jun tient aujourd’hui les platines. Ce qui les unit également, c’est Plein Gaz Productions, label dirigé communément par Spider et Philgood (autre référence lyonnaise ès platines), et dont les oreilles aiguisées sont tournées vers un mélange jazz/électro/groove. Nous ayant déjà donné l’occasion de découvrir Cosmic Connection, le label a surtout débusqué l’an dernier les passionnants Moon Juice, dont le jazz mutant emmène Herbie Hancock faire un tour sur le Space Mountain.
Mais revenons au projet Colorblind. Initialement, l’idée était de donner à une musique ancrée dans des sons électroniques une véritable incarnation live. Pour ce faire, Spider et Jun ont fait appel à une poignée de musiciens et chanteuses récurrents, et n’ont eu de cesse de tourner durant ces dix-huit derniers mois, réussissant un amalgame jouissif entre des rythmes efficaces et débridés et une musicalité épanouie, teintée de jazz et de soul. Mais cette fusion allait-elle transparaître sur disque ?
Certes, on peut regretter une certaine uniformité dans le format des chansons, les mélodies étant souvent étirées de 3 à 8 minutes, de manière à laisser la place à chacun des musiciens de s’exprimer. Ce partage musical, qui constitue l’un des points forts du groupe sur scène, devient parfois ici l’ennemi des mélodies qui, ainsi diluées, perdent de leur concision et donc de leur impact. Mais mis à part ce bémol, l’enregistrement reste fidèle à la force et à la richesse de l’univers de Colorblind : enthousiasme, diversité des couleurs musicales (des sons latins au two-step, de la soul au breakbeat), qualité d’écriture (les impeccables Le Kid ou Superzoom) et efficacité dancefloor (Nu Swing, déjà un must chez les DJs nu-jazz). L’album contient même le premier tube des campings dont la France pourrait être fière, pour peu qu’une radio nationale daigne retirer ses boules-quiès et programme Wachacha sur ses ondes.
Colorblind, (Plein Gaz Productions/La Baleine)
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