Close Encounters with Vilmos Zsigmond - la critique + le test DVD

Notre avis : Le nom de Vilmos Zsigmond ne dira pas grand-chose à la plupart des amateurs, mais ceux qui s’intéressent au « Nouvel Hollywood » savent ce qu’il doit à ce chef-opérateur d’origine hongroise. Il est important qu’un témoignage sur lui existe, maintenant qu’il est décédé, témoignage sur une époque incroyable de renouvellement du cinéma, et sur un personnage hors du commun, modeste et humain.

La forme du documentaire, malgré un début alléchant, reste très conventionnelle avec sa série d’entretiens et de voyages, mais elle permet de revoir des extraits magiques, et de les présenter sous un jour nouveau. Et quels films ! Savoir comment John McCabe a été éclairé, comment telle séquence de La porte du paradis a été réalisée, comment les concerts de The Rose ont été enregistrés, voilà qui ne saurait laisser froid n’importe quel cinéphile. En ce sens, Close Encounters with Vilmos Zsigmond est non seulement le parcours d’un immigré perfectionniste, mais aussi une invitation à revoir des métrages marquants dont les extraits choisis sont particulièrement bienvenus : la fin de L’homme sans frontière, par exemple, commentée par Peter Fonda, pose intelligemment les bases d’une réflexion sur une nouvelle esthétique.

D’une manière générale, les intervenants sont plutôt intéressants, et les images prétexte assez rares. Reste donc l’essentiel, la définition d’un style, d’une recherche permanente, avec des exemples éclairants : que ce soit Délivrance ou Rencontres du troisième type, on comprend comme jamais l’apport du chef-opérateur. Ne serait-ce que pour cela, ce documentaire est précieux, à la manière d’une gourmandise raffinée dont se délecteront les passionnés.

Les suppléments :
Essentiellement des scènes coupées, plus ou moins intéressantes, de l’anecdote sur le nez de Travolta (2mn30) aux propos de Zsigmond sur Cimino (8mn30). Mais on trouve aussi des perles, comme les propos du Hongrois sur le cinéma contemporain « sans style », dans une discussion avec Darius Khondji (6mn), ou un passage surréaliste (la rencontre de deux SDF cinéphiles devant le cinéma de Tarentino, 1mn). Les deux derniers bonus, la présentation du film au cinéma Les Fauvettes (5mn) et l’hommage de Douglas Trumbull (8mn30), ajoutent de l’émotion à des informations stimulantes (la fin de Rencontres du troisième type.
Mais ce n’est pas tout : il y a également une galerie photos (essentiellement des images du tournage) de 2mn40, un commentaire audio de Pierre Filmon, qui détaille les difficultés du projet, les remords de montage et, surtout, fait preuve d’un constant émerveillement devant la chance qu’il a eue.
Enfin, un livret de 12 pages donne quelques éléments sur la vie et l’œuvre de Zsigmond et trois citations essentielles.

L’image :
Les extraits sont issus en général de bonnes copies ; quant aux séquences contemporaines, elles ont netteté habituelle des documentaires actuels, dont le DVD rend compte proprement.

Le son :
Rien de détonant, évidemment, mais la chanson du film sonne bien, et les voix sont finement restituées, l’accent rocailleux de Zsigmond passant admirablement.