Le 20 avril 2021
Un châtelain désargenté exploite toute sa famille pour sauver son château. Une adaptation de Marcel Aymé qui hésite entre différents styles sans convaincre, malgré sa belle distribution.


- Réalisateur : Yves Robert
- Acteurs : Philippe Noiret, Claude Piéplu, Roger Carel, Dany Carrel, Martine Sarcey, Gérard Lartigau, Lise Delamare
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h32mn
- Date de sortie : 4 octobre 1969

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Le comte Hector de Clérambard (Philippe Noiret), aussi tyrannique que colérique, se bat pour garder et entretenir son château qui part tout de même en ruines. Il impose à sa femme Louise (Martine Sarcey), à sa belle-mère (Lise Delamare) et à Octave, son fils, de travailler presque jour et nuit à la confection de chandails.
Critique : Yves Robert adapte ici, avec la collaboration de Jean-Loup Dabadie, la pièce de théâtre homonyme de Marcel Aymé. On suit les aventures tragi-comiques d’un hobereau de province, tyran domestique qui est prêt à tout, y compris terroriser sa famille pour sauver son château. La lecture de Saint-François d’Assise, qui prône la pauvreté et l’amour des autres, va changer sa vie.
On a un peu de mal à se retrouver dans ce long métrage qui peine à trouver un style défini : on navigue entre la farce rurale, une satire sur la vie de province, ou encore le pamphlet anticlérical et subversif (on sort de mai 68 !).
Ce curieux mélange donne une impression de noirceur, où aucun personnage ne sort indemne : si le baron est terrible, avant comme après son "illumination", son entourage ne vaut guère mieux : son fils semble un peu naïf et il est prêt à tous les compromis pour trouver une bonne situation, sa femme et sa belle-mère sont prisonnières de leur bigoterie. Quand aux villageois, ils ne sont pas moralement meilleurs, entre le notaire qui ne pense qu’à marier ses filles, principalement l’aînée, et le curé qui supporte mal que l’on vienne marcher ses ses plates-bandes.
Reste la prostituée, gentille et généreuse avec les militaires, personnage malheureusement trop vu et revu ailleurs.
La belle distribution ne sauve pas cette œuvre qui hésite trop à trouver son rythme et son ton : Philippe Noiret impressionne tout son monde par sa haute stature et sa voix de stentor. Il domine une belle galerie d’acteurs de l’époque : Gérard Lartigau, Dany Carrel, Martine Sarcey ou encore Claude Piéplu et Roger Carel.