Le 8 juin 2020
Un éloge de la paresse très sympathique, malgré une mise en scène conventionnelle. Le film doit beaucoup à l’interprétation de Philippe Noiret.
- Réalisateur : Yves Robert
- Acteurs : Philippe Noiret, Tsilla Chelton, Françoise Brion, Marlène Jobert, Jean Carmet, Pierre Richard, Pierre Maguelon, Paul Le Person, Léonce Corne, Antoinette Moya, Pierre Bellemare
- Nationalité : Français
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 1er octobre 2022 22:30
- Chaîne : OCS Géants
- Date de sortie : 9 février 1968
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Résumé : Lorsque sa femme meurt, Alexandre décide de se consacrer à sa grande passion : la paresse. Il se couche pour plusieurs semaines. Son chien lui rapporte les provisions que lui sert la jolie Agathe, qui finit par le séduire. Mais, au moment de l’épouser, il se ravise, sa liberté et sa paresse risquant d’être compromises.
Critique : Les premières scènes ont le rythme des gags d’une BD populaire : "La Grande" rudoie Alexandre, grand escogriffe, absolument rétif au travail, le traque, le trouve et lui enjoint de s’y remettre, quand "sur son bout de laurier" l’autre a tendance à s’endormir "comme un loir". Le trait est évidemment caricatural, la charge est hénaurme, mais la bonhomie de Philippe Noiret rend désirable cet éloge de la paresse, devenue possible par un accident de voiture : en effet, "la Grande" se tue. Alexandre ne prend pas le deuil, mais le lit, dont il décide de ne plus sortir, envoyant son chien faire les courses pour lui, s’entourant d’un attirail suspendu qui lui évitera le moindre effort.
Les tentatives désespérées de ses copains et de tous les habitants du village ont parfois la lourdeur des farces indigestes (la scène de la fanfare sous les fenêtres est assez prévisible), certaines allusions grivoises fonctionnent selon des symboliques rabelaisiennes plutôt éculées (Alexandre lève sa canne à pêche au moment où la jolie Agathe Bordeaux lui montre ses cuisses). Mais le message de ce film sorti au début de l’année 1968 saisit un air du temps que dément son environnement plutôt suranné, avec quelques clichés agrestes plutôt visibles. Bien sûr, la soudaine fixité d’Alexandre n’a aucune intention communautaire, elle est plutôt le fruit d’une pensée qui procède d’une sorte d’anarchisme individualiste, même si le héros ne théorise jamais ce qu’il désire.
Yves Robert se contente de filmer son histoire comme une fable sympathique, où les femmes n’ont certes pas le beau rôle : globalement emmerdeuses ou objets de désir, elles n’existent pas vraiment dans cet univers très masculin.
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