Le 10 janvier 2007
Entre drames, comédies, thrillers, et horreur, cette semaine tous les genres sont à la fête. Plus de place pour l’hésitation, votre week-end sera cinéma ou il sera soldes. Faites vos choix !
Entre drames, comédies, thrillers, et horreur, cette semaine tous les genres sont à la fête. Plus de place pour l’hésitation, votre week-end sera cinéma ou il sera soldes. Faites vos choix !
La fréquentation des salles françaises de 2006 a atteint des sommets d’affluence alors qu’on n’avait pas cessé de nous rappeler un an auparavant que les chiffres régressifs de 2005, de mauvais augure il est vrai, pouvaient préfigurer une crise en profondeur dont le téléchargement illégal et les nouvelles dépenses des adolescents (jeux vidéo, téléphonie mobile) seraient en partie responsables. Les perspectives pour la nouvelle année qui sera marquée par de nouveaux changements dans le comportements des consommateurs (le marché du DVD devrait continuer à s’effondrer) sont flous quant au devenir des salles de cinéma. Alors que l’art et essai est en souffrance, que le danger du suréquipement en salles dans certaines villes couve (a-t-on besoin de deux complexes dans la périphérie de certaines villes moyennes ?) et que la fréquentation vacille chez certains de nos voisins (en Allemagne notamment), l’avenir proche de l’exploitation en salle reste incertaine. Peut-on se rassurer en se disant que la qualité aidera au cinéma à triompher d’un contexte qui lui est peu favorable ? Pour certains blockbusters, la question ne se pose pas, mais à côté du sempiternel triomphe hebdomadaire, combien de victimes dans le charnier des sorties toujours plus nombreuses et toujours plus coûteuses ?
Cette semaine, pas moins de 14 nouveautés débarquent dans nos salles, et beaucoup de bons films qui ne seront pas de bons coups. Pour vous aider dans vos choix, voici 5 bonnes raisons de faire une pause ciné entre deux achats de soldes.
Raison numéro 1 : Apocalypto. Mel Gibson a bu la tasse aux USA, faute de boire autre chose, avec un quatrième long qui a à peine remboursé ses frais de productions sur son territoire. Barbare et viscéral, cet epic movie a déchaîné les passions en raison de sa violence outrancière. Gratuite sûrement, pour ceux qui bannissent aveuglément la sauvagerie graphique, mais finalement saine dans un contexte de généralisation de la censure (rappelez-vous des polémiques autour de Saw 3) et Prison break) qui compte bien balayer le septième art de ses excès douteux. Le dernier Gibson n’est pas une œuvre pour tous, on le concède, mais un choc des civilisations plus profond qu’il n’en paraît, qui illustre une philosophie misanthropique de la souffrance, née de notre chaos qui lui n’est pas fictif. Une claque de cinégénie.
Raison numéro 2 : Saddam s’en est parti rejoindre les tortionnaires sanguinaires de son cercle. Un procès choquant dans sa conclusion précipitée, qui trouve écho cette semaine dans la farce roumaine de Corneliu Porumboiu, 12h08 à l’est de Bucarest. Un hilarant retour sur l’histoire de notre plus jeune membre européen, faite de misère et de larmes, qui a bien besoin du recul de la comédie pour comprendre un peu mieux les arcanes de sa révolution. Une Caméra d’Or amplement justifiée qui séduira les occidentaux les plus réticents, car après tout la comédie réussie, bâtie dans l’intelligence et la clairvoyance, n’a pas de frontière.
Raison numéro 3 : Religion et spiritualité. Encore et toujours. Des siècles de tourments obscurantistes pour en arriver aux dérives religieuses contemporaines. Bienvenue dans le nouveau millénaire. Dans ce contexte, The wicker man tourné en 1974, est d’une actualité toujours brûlante. Encore aujourd’hui, cette fable horrifique et musicale fait preuve d’une perspicacité fascinante en comparant les religions, païennes et chrétiennes, pour finir sur un ultime sacrifice sur l’autel d’un dieu d’osier carnassier qui prend ici des allures de fable ésotérique au lyrisme des plus cruels. La justice n’est plus divine mais bel et bien cinématographique.
Raison numéro 4 : Nicole Kidman, sublime Virginia Woolf dans The hours retrouve la fièvre de la névrose artistique dans le portrait imaginaire de la photographe Diane Arbus. Loin de l’académisme du biopic de saison (les Oscars en sont friands), Fur, de Steven Shainberg, remarqué pour sa Secrétaire, interpelle par sa morbidité et revient nous rappeler le goût immodéré de l’artiste suicidée pour les anormaux et les marginaux. Une influence fondatrice substantielle dans l’art de la photographie américaine, qui nous sert de belle introspection dans l’âme humaine. A découvrir impérativement.
Raison numéro 5 : Le thriller français n’a plus que la queue du Serpent pour se sauver de sa mort rampante. Genre moribond depuis des décennies malgré quelques beaux, mais rares sursauts, les thrillers ont bien besoin de la morsure de ce reptile capable, vif et ténébreux, qui n’a pas à pâlir de ses modèles américains. Sensations fortes assurées.
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