Cellular - la critique

Critique : Inutile de chercher la moindre crédibilité dans cette histoire de séquestration adaptée d’un scénario de Larry Cohen (Le monstre est vivant), déjà à l’origine de Phone Game dont il inverse le principe : Cellular désamorce d’emblée le sérieux de l’entreprise, carbure au premier degré dévastateur et rigole de ses propres failles sans cynisme ni ombre narquoise. Le divertissement est carré, bouffon et efficace, servi par David R. Ellis à qui on doit l’épatant second opus de Destination finale qui avait déjà tout d’une bonne partie de rigolade bien gore.

L’invraisemblable virtuosité du réalisateur consiste à rendre palpitant un script calibré pour la série Hollywood Night qui semble parodier Panic Room (caméra qui se faufile à travers un judas comme celle de Fincher passait à travers une anse de cafetière), et se contrefoutre des tenants et aboutissants d’une histoire tarabiscotée. L’absence de prétention, les gags clé en main, les personnages outrés et le rythme enlevé assurent un spectacle tendu qui offre à boire et à manger : des jolies filles en bikini, des méchants bien méchants, une traque sur fond de house music, une Kim Basinger atteinte par la maladie de Parkinson... C’est une sorte de plaisir coupable pas désagréable en soi mais d’un intérêt plus limité que le précédent Destination finale 2 d’Ellis, dont l’ode à la crétinerie avait quelque chose de plus fascinant encore.