Cannes 2011 : le top flop de la sélection

Quels sont les films adulés et détestés par la critique française, résultat ici...

Comme chaque année, l’hebdomadaire Le Film Français, bible du business, spécialisé dans la distribution et l’exploitation, propose son tableau d’étoiles quotidien des films en compétition à Cannes, reflétant un panel de 15 critiques. A un jour de l’annonce de la Palme, alors que seuls deux films n’ont pas été présentés (La source des femmes, Once upon a time in Anatolia), les favoris pour la Palme se dessinent alors qu’un certain nombre de métrages semblent avoir perdu toute chance d’être dans le palmarès.
Ces critiques étant des Français, est-ce pour cette raison que deux films hexagonaux se distinguent ? En tout cas, The Artist avec Jean Dujardin et Bérénice Béjo, que "palmeraient" bien 5 critiques (aucune note négative), et Polisse, palmé 4 fois, mais une note négative à son actif, sont les deux films qui partent favoris avec le grand The Tree of life de Terrence Malick. Ce dernier, sifflé et applaudi à l’issue d’une projection passionnée n’a laissé personne insensible. Il détient le nombre record de Palmes pour les journalistes cités : 6 contre une note négative !

Dans les résultats contrastés, on trouve :
– Melancholia : 3 Palmes, deux notes négatives (est-ce que la polémique nazie de Lars von Trier jouera contre le film ?)
– Drive : 3 Palmes mais 3 notes négatives ! La presse française est très partagée, mais nous on l’adore !
– Le Havre de Kaurismaki a séduit toute la Croisette. Aucune note négative et deux journalistes lui accordent même la Palme. Tout comme Pater d’Alain Cavalier qui a visiblement fait bonne impression.
– Habemus Papam réalisé par Nanni Moretti, cinéaste déjà palmé avec La chambre du fils, s’en sort bien : 2 Palmes et un seul avis négatif. Idem pour Le gamin au vélo des Dardenne qui part avec le désavantage d’un passif de deux Palmes d’or effectives pour les Belges. Almodovar compte également deux Palmes proposés chez les journalistes français et également un avis négatif. Mais le reste est très solide. Le film a toutes ses chances ! C’est même un candidat très sérieux pour la récompense ultime.
– L’Apollonide de Bertrand Bonello propose des résultats un peu trop contrastés pour marquer a priori le Palmarès : 2 journalistes le voient palmé, deux autres lui jettent l’anathème. Même division pour This must be the place de l’Italien Paolo Sorrentini qui réalise ici son premier film américain, avec Sean Penn en rockeur mélancolique.
Là où les journalistes se rejoignent à peu près tous, ce sont sur les films considérés comme moyens ou mauvais. Sleeping beauty a un peu choqué et donc pâtit de notes globalement faibles (dont deux négatives). Hearat Shulayim réalisé par Joseph Cedar s’en prend plein la tête (4 négatives), le dernier Naomi Kawase, Hanezu no tsuki, a ennuyé (2 négatives et beaucoup de résultats moyens), la 3D d’Ichimei de Takashi Miike n’a pas trop convaincu non plus : une note négative et le reste des avis, sans être catastrophique, manque de passion.
On soulignera toutefois que le film le plus détesté du festival est indéniablement le film autrichien sur la pédophilie, Michael de Markus Schleinzer généreusement détesté : 5 notes négatives, 4 critiques à une étoile, aucune Palme !