Le 22 novembre 2020
Fabrice Caro a écrit un roman drôle et mélancolique sur les névroses ordinaires d’un quadragénaire de notre temps.


- Auteur : Fabrice Caro
- Collection : Sygne
- Editeur : Gallimard
- Genre : Roman
- Date de sortie : 20 août 2020

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Résumé : Les angoisses d’un quadragénaire à la sauce "Zaï, zaï, zaï, zaï". Humour du quotidien, situations cocasses et démon de midi, le tout avec femme, enfants, amis et voisins dans les parages. Rire à toutes les pages !
Critique : Tout commence quand Axel, quarante-six ans, reçoit une enveloppe bleue à l’intérieur de laquelle il trouve une invitation pour le dépistage du cancer colorectal, bien que le destinataire n’ait pas encore atteint la cinquantaine. Cette erreur, car ce ne peut qu’en être une, lui rappelle cependant que le compte à rebours a débuté, que l’heure des bilans a sonné. Employé de bureau, marié, père de deux adolescents, une maison, notre personnage a tout de l’homme normal pétri de névroses ordinaires. Mais les ennuis s’accumulent : son fils a dessiné deux professeurs dans une posture compromettante, et sa fille, victime d’un chagrin d’amour, lui demande de brûler un cierge. Pour couronner le tout, un couple d’amis lui propose d’aller faire du paddle à Biarritz ! Or, le narrateur ne se sent pas à la hauteur de ces enjeux quotidiens ; incapable de parler à son fils, il tente pourtant de flirter avec sa professeure d’anglais, et prie dans une église pour évincer la lycéenne rivale. Enfin, comment décliner une invitation à se ridiculiser sur une planche en pleine mer ? Axel repense alors à ses vieux rêves et envisage de disparaître, de s’évaporer, de s’enfuir à Buenos Aires…
Ce roman est un concentré d’humour à chaque page, où les références populaires sont détournées, où les situations absurdes et comiques s’enchaînent. Mais le personnage, aussi irrésistible soit-il, possède aussi le recul et la lucidité qui en font non pas un perdant mais un homme attachant, un peu lâche et maladroit, avec un brin de mélancolie le saisissant au mitan de sa vie, liée au temps qui passe, aux enfants grandis trop vite, à l’amour moins passionné. Il choisit le rire et l’autodérision comme seuls vrais remèdes à la fatalité.
206 pages - 18 €