Le 26 mai 2018
On a retrouvé PJ Harvey, son âme et ses talents d’arme, dans le 6e album de Brisa Roché qui panse nos plaies par la beauté des riffs et des mélodies minimalistes. En étreignant son passé californien et ses souvenirs d’un père disparu, elle nous mène surtout sur la route des grands esprits folk qui marquent l’inconscient beatnik.
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Sortie : le 25 mai 2018 (BlackAsh/Wagram)
Notre avis : Désormais elle s’assume en Mondino sur la pochette et les photos qui accompagnent son nouvel et sixième album. C’est l’évolution vers une reconnaissance plus grande, alors qu’elle aborde un projet intime, éminemment personnel. Aux tempêtes de la gloire qui pourrait la cerner, Brisa Roché se réfugie dans un brouillard d’ambiance sombre et sourde qui écorche nos émotions.
- (C) 2018 - Jean-Baptiste Mondino
Brisa Roché, de ses débuts jazz, s’est infiltré dans des univers exigeants, au croisement rêvé entre Björg et Amy Winehouse, elle évolue aujourd’hui vers un son plus brut, celui de son producteur John Parish qui éponge les états d’âme d’une éternelle adolescente au projet douloureux. Dans son entièreté, l’album broie les passions familiales, avec la solennité de la retenue, ce que d’aucuns appelleront chez les artistes, la maturité, puisqu’ici la chanteuse, aux portes d’une nouvelle maison de disques, accouche d’un album sur l’image du père, disparu à ses 16 ans, outsider ténébreux qui a eu l’idée fatalement rock de mal tourner, en tombant sur les mauvaises personnes (Holy badness).
Album de la peine, celui de se souvenir, tout en affirmant la nécessité de se tourner vers les fantômes de son passé qu’elle ne peut contrôler (Can’t control), Father est une guerre tournée vers l’intérieur, quand la référence immédiate, PJ Harvey, sur des tons semblables, partaient en guerre contre le monde dans l’impressionnant Let England Shake (2011). On pense énormément à l’artiste britannique dans les sons rugueux d’une guitare qui sèche les émotions faciles pour piquer le blues. Parish a d’ailleurs collaboré avec la grande PJ.
- (C) 2018 - Jean-Baptiste Mondino
Géante dégingandée, Brisa Roché marche toutefois sur des plateformes d’un imaginaire littéraire américain, à la Kerouac. Sur la route de réminiscences familiales aux enjeux plus mythiques que personnels à nos oreilles, l’album, porté notamment par le single 48, qui ouvre à juste titre ses pages, est de loin son plus bel opus.
Tracklisting :
48
Fuck My Love
Patience
Cypress
Engine off
Can’t Control
Black Mane
Before I’m Gone
Holy Badness
Blue Night
Carnation
Trout Fishing Again
Sortie : le 25 mai 2018 (BlackAsh/Wagram)
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