Le 23 septembre 2018
- Voir le dossier : Box-office américain
Entrant seulement en 8e position du box-office américain, le pamphlet anti-Trump de Michael Moore, Fahrenheit 11/9 est victime de l’omniprésence du président dingue dans les médias américains.
Au lendemain du 11 septembre et de la guerre en Irak qui s’ensuivit, Michael Moore faisait de sa diatribe anti-George Bush, Fahrenheit 9/11, un documentaire phénomène qui allait s’emparer de la première place historique pour le genre, grâce à la puissance de l’empire Weinstein et une Palme d’Or controversée. 119M$ aux USA, dont 23M$ dans 868 salles... le film politique est entré dans l’Histoire.
En 2018, le sequel à la sauce Donald Trump est un échec patent pour son premier week-end : 3.101.000 dans 1.719 cinémas. L’omniprésence médiatique de Trump, ses rassemblements populaires à travers le pays, et la polémique autour de son choix pour la Cour Suprême, Brett Kavanaugh, accusé d’abus sexuel, ont éconduit les spectateurs. Les Républicains l’ont fui, les Démocrates ont déjà une idée sur le bonhomme, et Michael Moore se retrouve seul avec ses quelques spectateurs qui lui ont pourtant donné la note maximale à la sortie de salle.
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Résultat, le box-office du week-end est dominé par la comédie fantastique plutôt médiocre d’Eli Roth pour Universal, La Prophétie de l’horloge, glorieux numéro 1 avec 26M$, dans 3.592 entrées. Un score très solide pour cette petite production de 42M$ qui permet enfin à Universal de revenir dans la course en 2018, année dominée par Disney, Warner Bros, et à un niveau moindre, par Warner. Universal s’est en effet pris les pieds dans le tapis à plus d’une reprise, notamment, avec Skyscraper, Blockers ou Pacific Rim : uprising. Le studio n’a pu compter que sur Jurassic World 2, 50 Shades Freed et Mamma Mia 2 pour satisfaire ses actionnaires. Heureusement, ses petits budgets (The First Purge, Insidious the last key, Action et vérité et Breaking In) se sont avérés être très rentables.
Pour trouver une troisième entrée, il faut descendre en 11e place, afin de découvrir la déconvenue de la dernière production Amazon, Life Itself, de Dan Fogelman, avec un casting, il faut dire, peu bankable : Oscar Isaac, Olivia Wilde, Annette Bening. Effectivement, un casting de plateforme de streaming. Le drame romantique essuie l’affront de la semaine, avec 2.106.000$ dans 2.609 salles. Ou presque. Le pire arrive en effet en 15e place, avec Assassination Nation. Ce #Metoo movie, objet volontaire de controverse, violent, subversif, sortait les armes dans 1.403 lycées américains et a subi un désaveu effroyable : 1.028.000$, moyenne abyssale 733$/écran. La série B choc, plutôt accueillie favorablement au vu de son contenu, a tout de la bombe culte, mais son caractère violent et sexy a vu le refus de YouTube et de Facebook de participer à la promotion de l’œuvre-scandale qui réfléchit sur les maux de la jeunesse en 2018, à l’ère du tout connecté et des violences en milieu scolaire. L’affichage sur les panneaux publicitaires a été aussi particulièrement difficile. Contrairement à Life itself dont les critiques étaient assassines (moyenne de 21/100 sur Metacritic), le drame trouvera sa place plus tard dans l’inconscient collectif.
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Entre le biopic sur Colette avec Keira Knightley et Les Frères Sisters d’Audiard, l’avantage revient au premier, avec 30.000 de plus, dans la même combinaison de 4 écrans, correspondant à celle octroyée en général aux films à Oscars en attente d’un regain d’intérêt pour le public général et la tournée du pays. Le premier a récolté 156.000$, le second 122.000$. On verra qui s’en sortira vraiment in fine, en dépassant les vraies recettes charnières (20M$, 30M$...) qui ne sont jamais garanties pour ces premiers chiffres artificiels mais symboliques.
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La pensée émue de la semaine revient à The Predator, qui est un nouvel échec pour cette franchise dont on se demande encore ce qu’elle vient faire sur un écran de cinéma en 2018 : anciennement numéro 1, le film dégringole de 64% de ses recettes pour son second week-end, avec un total peu glorieux de 40M$. L’alien est doublé par L’ombre d’Emilie qui se maintient bien et offre à Blake Lively un rôle sexy inattendu (32M$ en 10 jours). La Nonne n’est pas prête à rentrer au couvent avec 10M$ de plus et 100M$ en 17 jours. C’est le 2e meilleur score pour un film estampillé Conjuring. Warner jubile carrément, outre La Nonne, le studio triomphe avec Crazy rich Asians (159M$ aux USA) et le géant The Meg qui a bouffé 140 millions de dollars localement, et 375M$ à l’international.
Mission Impossible Fallout chute hors du top 10 pour la première fois, avec 1.165.000$, et un total de 218M$. En tout, Paramount a amassé plus de 777M$ pour ce titre, à l’échelle du globe.
- 2018 (C) Neon Pïctures
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