Le 13 août 2018
Destiné essentiellement au marché chinois, The Meg avec Jason Statham réussit un démarrage époustouflant pour un mois d’août... La surprise venait effectivement des profondeurs.
Les séries B d’animaux monstrueux ne font jamais des triomphes au box-office américain : on citera Arac Attack (17M$), Lake Placid (31M$), Shark Night 3D (18M$), Piranha 3D (25M$), Des Serpents dans l’avion (34M$), Instinct de survie (55M$)... Des scores convenables qui correspondent plus ou moins aux attentes des producteurs pour des œuvres au budget réduit. Le 30 juillet 1999, Warner lançait une production plus ambitieuse avec Deep blue sea/Peur Bleue de Renny Harlin, qui ne dérogea pas à la règle, avec un petit 73M$.
Avec un budget de 130M$, l’adaptation du roman de Steve Alten, Meg, en Eaux troubles, avait a priori des yeux plus gros que le ventre. Quoi de plus normal au vu de la taille de la bête, un Carcharodon Megalodon de dix-huit mètres et vingt tonnes.
Axé sur une exploitation internationale de saison, en particulier chinoise, le film du réalisateur médiocre Jon Turteltaub, avec Jason Statham, ne bénéficiait pas de critiques très favorables aux USA, et pourtant... Avec 44.5M$ en 3 jours, l’entame est triomphale, le shark-flick se hissant immédiatement dans le top 10 des productions horrifiques aquatiques, si l’on ne tient pas compte de l’inflation. A titre de comparaison, Les Dents de la Mer 3 avait fini sa carrière à 45M$ en août 1983 et le volet 4 s’était embaumé à 20M$ en 1987 (scores non ajustés à l’inflation).
Evidemment, on ne comparera pas le score du mégalodon avec le triomphe inimaginable des deux premiers Jaws dont il est important ici de citer les recettes ajustées : près de 1 milliard 200 millions de dollars pour le monument de Steven Spielberg, qui fut un phénomène de société, et 321M$ pour le sequel, qui bénéficiait de la paternité avec le triomphe de 1975.
Pour The Meg, on peut citer en tout cas Jason Statham parmi les gagnants de cette histoire d’eau salée, puisque le comédien connaît l’un de ses meilleurs démarrages personnels, après les derniers Fast & Furious, mais il s’agissait là d’un collectif d’acteurs.
- © 2018 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC., GRAVITY PICTURES FILM PRODUCTION COMPANY, AND APELLES ENTERTAINMENT, INC
Malgré ce grand bain qui a sidéré Hollywood, qui l’envisageait à 25M$ de profondeur, le reste de la fréquentation se porte bien : en 4e place, Slender Man, la version YouTube de The Ring, par Sony, réalise 11.3M$ dans seulement 2.358 multiplexes. Les critiques étaient désastreuses et son budget de production très raisonnable (10M$).
BlacKkKlansman est un retour en force pour Spike Lee, avec 10.7M$, dans une combinaison réduite de 1.512 cinémas. Le film cannois entre en 5e position, fort de ses critiques solides, octroyant enfin un succès au réalisateur de Malcolm X qui n’avait pas carburé depuis Inside Man en 2006 (28M$ au départ, 88M$, une fois la ligne d’arrivée atteinte). En fait, beaucoup d’entre nous, jusqu’à la dernière édition du festival de Cannes, qui lui a permis une vraie résurrection sur la scène internationale, le considérait comme has been. C’est une vraie revanche.
Parmi les continuations, Tom Cruise poursuit une belle carrière avec Mission Impossible Fallout, puisqu’il a encore engendré 20M$ pour son 3e week-end (total de 161M$). Il dépassera très vite les 189M$ du volet 3, et les 219M$ de Rogue Nation. Pour les 246M$ de Ghost Protocol, c’est encore vraisemblable, mais cela va être dur. En revanche, les 370 et 379M$ acquises par les visions de John Woo et de Brian De Palma sont totalement inaccessibles. Ces deux films étaient sortis quand Tom Cruise était la star numéro 1 de Hollywood ! Tous ces chiffres tiennent comptent de l’inflation. Si on écarte la réalité du dollar, pour rester aux recettes basiques, Mission : Impossible II demeure numéro 1 avec 215M$ à l’époque et Fallout pourrait devenir de façon artificielle le plus gros succès de la saga. Gare à ne pas se laisser avoir...
Beau parcours également pour Mamma Mia ! Here we go again, sequel produit par Universal, qui dépasse les 100M$ avec 5.8M$. Il profite d’une baisse faible, la moins sévère du top 10. De même, Ant-Man et la Guêpe se maintient bien et franchit de son côté les 200M$.
C’est plus compliqué en revanche pour L’espion qui m’a larguée (-45%, 24M$ en 10 jours) et surtout The Darkest Minds, franchise officiellement morte, puisque la dystopie de la Fox s’écrase avec un gadin de 64% de ses recettes et un total miteux de 11M$.
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