Les Palmes d’or
Le 3 mars 2008
Questionner ce que l’on voit. Une réflexion percutante sur le regard et l’image.


- Réalisateur : Michelangelo Antonioni
- Acteurs : Jane Birkin, Sarah Miles, Vanessa Redgrave , David Hemmings, John Castle
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Britannique, Italien
- Distributeur : Warner Bros. France
- Editeur vidéo : Warner Home Video
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 1er mai 1967
– Durée : 1h50mn
Résumé : Londres. Un jeune photographe de mode branché et blasé photographie à son insu un couple dans un jardin public. En développant et en agrandissant le cliché, il découvre la trace d’un meurtre et réapprend à questionner son art : que voit-il ?
PALME D’OR, Cannes 1967
Critique : Voilà un protagoniste hors du commun ! Un régal pour mener une réflexion sur le cinéma, ses vertus et ses apories... Car ce jeune artiste ne voit plus rien à force d’instrumentaliser ce qu’il regarde en vue de le photographier (les mannequins par exemple). Le prisme qu’offre son objectif ne suffit plus à aiguiser son regard. Sa découverte sur le cliché pris dans le parc ébranle ses certitudes, pose le problème de son aptitude à questionner ce qu’il voit.
Construit comme une minutieuse enquête, Blow Up est une invitation : écarquillez les yeux comme David Hemmings et regardez. Mais l’agrandissement ne donne plus à voir que des contours incertains et, surtout, fait disparaître le sens. L’objet photographié ne dit plus rien. Muets, les objets ne donnent pas de prise, pas davantage que la belle Vanessa Redgrave, moins encore que le monde (le film s’achève sur la superbe pantomime d’une partie de tennis sans balle ni filet). En revanche, les images d’Antonioni parlent, avec une économie d’une rare et lente beauté. Et ne boudons pas notre plaisir : la musique de Herbie Hancock est elle aussi remarquable.
pich 31 janvier 2006
Blow up
Dans le swinging London des années 60, un photographe blasé s’aperçoit, en développant un instantané d’amoureux, qu’il a surpris une scène de meurtre en arrière-plan.
L’intrigue de Blow-up s’éloigne très vite de la nouvelle de Julio Cortazar dont il est tiré. L’histoire n’est que prétexte à découvrir le Londres des années folles, où ont poussé les germes du psychédélisme et du rock.
Kaléidoscope qui se déroule sous le regard las du regretté David Hemmings, le film nous offre une galerie de portraits colorés d’une période haute en couleurs, où la musique est omniprésente (cf. La bande originale de Herbie Hancock et la participation des Yardbirds). Balançant sans cesse entre une joie affichée contrastant avec une tristesse intérieure profonde, « Blow up » est à l’image de Londres après la guerre : une convalescente qui veut rire à tout prix.
Brian de Palma fera un remake du film « Blow out » où l’intrigue politique reprendra le dessus sur l’ambiance et où le son remplacera l’image dans la découverte du crime.
Deux films à découvrir.