Le 31 janvier 2019
Avec son dernier album, The Hilvarenbeek Recordings, le Scandinave Geir Jenssen revient aux sources de son projet, en mariant cette fois-ci field recordings et nappes gazeuses dignes de ses plus belles heures.


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Sortie le 23 mars 2018
Notre avis : C’est toujours avec curiosité que l’on accueille un album de Biosphere car Geir Jenssen est encore capable, après presque 30 ans de carrière, de nous émouvoir ou de nous ennuyer. Depuis les années 90, il règne en maître sur l’ambient, ayant posé maints jalons indispensables pour les artistes suivants, tout en apportant une touche nordique immédiatement reconnaissable, que ce soit dans la construction ou les matières des morceaux. Avec son dernier album, The Hilvarenbeek Recordings, il revient aux sources de son projet en mariant cette fois-ci field recordings et nappes gazeuses dignes de ses plus belles heures (1995-2000). Chaque morceau apporte sa mise en scène et il n’est pas difficile d’être immergé dans cette ferme à Hilvarenbeek, charmante bourgade néerlandaise, où la nature se faufile, espiègle, entre textures et rythmiques assoupies. Ici point de voix (Cirque) ou de style trop marqué (Patashnik, Dropsonde) ; les animaux, le vent et l’eau se logent dans une atmosphère ensoleillée et vivifiante dès le morceau d’ouverture (’Tschop). La promenade se fait plus douce et ensommeillée, alterne moments réels et glissements rêveurs (Roverse Heide) en toute évidence, malgré des rythmiques pas forcément imaginatives mais rares au final. Les field recordings peuvent sonner bruts de décoffrage (Pipistrellus, De Doornboom), ce qui peut désorienter mais c’est logique car, pour Jenssen, tout est matière à construire ; chaque morceau se développe comme un micro-univers dans une galaxie particulière à chaque album. Loin de se répéter paresseusement comme dans N-plants, The Hilvarenbeek recordings apparaît comme la meilleure approche de l’artiste, si on ne prend pas en compte Substrata.
Label : Biophon Records