Le 14 juin 2021
Un thriller érotique qui a beaucoup vieilli. L’un des films les moins intéressants de Paul Verhoeven.
- Réalisateur : Paul Verhoeven
- Acteurs : Michael Douglas, Sharon Stone, Jeanne Tripplehorn, George Dzundza, Denis Arndt, Daniel von Bargen
- Genre : Thriller, Érotique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : UGC Distribution
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 2h10mn
- Date télé : 11 mai 2022 21:00
- Chaîne : Téva
- Reprise: 16 juin 2021
- Titre original : Basic Instinct
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 8 mai 1992
- Festival : Festival de Cannes 1992
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Résumé : Nick Curran, inspecteur de police à San Francisco, enquête sur le meurtre d’une star du rock, Johnny Boz, tué de trente et un coups de pic à glace par une inconnue alors qu’il faisait l’amour. Nick apprend que le chanteur fréquentait Catherine Tramell, riche et brillante romanciere. Au cours de son enquête, il s’apercoit que les parents de Catherine sont morts dans un accident suspect, que son professeur de psychologie a été assassiné dix ans plus tôt à coups de pic à glace et qu’enfin, une de ses meilleures amies a, en 1956, tué ses trois enfants et son mari.
Critique : Plus de vingt-cinq ans après, que reste-t-il du sulfureux film de Paul Verhoeven ? Quelques scènes érotiques, qui, à l’époque, firent couler beaucoup d’encre, si l’on peut dire. Au-delà de ces séquences multi-évoquées et multi-parodiées (qui peut aujourd’hui revoir le croisement de jambes de Sharon Stone sans penser à Chantal Lauby ?), il reste un polar qui a beaucoup vieilli et dans lequel Michael Douglas, alors au zénith de sa carrière, incarne un stéréotype de mâle dominant, tandis que Sharon Stone joue un personnage équivoque, dont la beauté irradiante et vénéneuse n’est pas sans évoquer les héroïnes hitchcockiennes : on pense en particulier à Kim Novak dans Sueurs froides, la robe de l’actrice, au cours du fameux interrogatoire policier, rappelant celle du personnage féminin de Vertigo. Mais la comparaison s’arrête là, hein.
A cette aune, la scène de meurtre initiale peut être considérée comme un hommage indirect à Psychose, même si le moment s’avère infiniment plus violent (une scène de sexe qui se termine en mare de sang) et passablement moins virtuose. Il est vraiment dommage que, vampirisé par le charisme de son actrice principale, Paul Verhoeven ne retrouve pas l’intensité de ses premiers films émancipés : on pense évidemment au magnifique Turkish Délices ou au radical Spetters, ses longs métrages d’avant son exil hollywoodien, où le réalisateur perdit quelque peu son âme. En vérité, le "Hollandais violent" vendange son scénario faussement habile -les situations fictionnelles ourdies par une romancière se prolongent à travers la réalité-, en multipliant les scènes à faire, en diluant l’intérêt de cette production dans un attrait pour le spectaculaire. Et même si la fin ouverte est un écho au meurtre inaugural, même si l’on hésite officiellement sur l’identité du tueur - nonobstant certains indices accablants -, notre plaisir est gâché par cette surenchère qui, malheureusement, généra une mode de thrillers érotiques de plus en plus médiocres.
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