L’amour est aveugle
Le 18 janvier 2015
Un film audacieux qui transcende son sujet, à savoir le coming-out adolescent...


- Réalisateur : Daniel Ribeiro
- Acteurs : Ghilherme Lobo, Fabio Audi, Tess Amorim, Victor Filgueiras, Eucir de Souza
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Brésilien
- Editeur vidéo : Outplay
- Durée : 1h36mn
- Titre original : Hoje Eu Quero Voltar Sozinho
- Date de sortie : 23 juillet 2014
- Festival : Festival de Berlin 2014
– Sortie DVD : le 26 novembre 2014
– Retrouver "Au premier regard" en replay
– "Au premier regard" est à retrouver en intégralité sur CINE+ A LA DEMANDE dans le cadre de L’Autre Festival
Un film audacieux qui transcende son sujet, à savoir le coming-out adolescent...
L’argument : C’est la fin de l’été à São Paulo. Leonardo, 15 ans, est aveugle. Il aimerait être plus indépendant, étudier à l’étranger, mais aussi tomber amoureux. Un jour, Gabriel, un nouvel élève, débarque dans sa classe. Les deux adolescents se rapprochent et progressivement, leur amitié semble évoluer vers autre chose. Mais comment Leonardo pourrait-il séduire Gabriel et savoir s’il lui plait puisque il ne peut pas le voir ?
Notre avis : « Il y a déjà beaucoup de films sur le coming-out » rappelle Daniel Ribeiro, le réalisateur. Un certain nombre d’entre eux se ressemblent et se rejoignent. Il y avait donc nécessité d’innover dans cette catégorie avec un film qui ne ressemblerait à aucun autre. C’est un pari réussi pour le cinéaste brésilien.
© Pyramide
Quelle belle idée, originale et émouvante, que celle de raconter l’histoire d’un jeune garçon aveugle cherchant indépendance et liberté. Car ce film est, aux dires de son réalisateur, davantage une quête de l’indépendance qu’un simple film sur le coming-out.
Les deux thématiques sont bel et bien abordées en parallèle : à l’école, Léonardo, le protagoniste central, découvre et apprend à assumer son homosexualité grâce à Gabriel, le garçon dont il tombe amoureux. A la maison, surprotégé par ses parents – et en particulier sa mère – il rêve d’études à l’étranger, ce qui n’est pas non plus du goût de sa meilleure amie, Giovanna ; il souhaite enfin pouvoir vivre enfin comme « quelqu’un de normal » dit-il. Et le spectateur voit ce héros courageux, plein d’une incroyable force de vivre, traverser les conflits qui l’opposent à son entourage.
© Pyramide
Daniel Ribeiro propose ainsi une vision singulière et touchante de la crise d’adolescence, cette rupture nécessaire avec le cocon familial, avec un cadre de vie que l’on ne connaît que trop bien, et surtout le désir, le besoin de vivre et d’exister enfin par et pour soi-même, libéré, délivré de tout. Et il semble évident que ce qui rend cette quête d’indépendance si forte soit… l’amour d’autrui.
Au Premier Regard chante, avec douceur et sensibilité, un véritable hymne à l’amour et à la liberté. Par ailleurs, verrait-on, dans ce film, un semblant d’engagement politique, à l’heure où la société brésilienne est on ne peut plus divisée sur la thématique de l’homosexualité ? A vous de juger.
le Test DVD
Prix de la Critique Internationale aux Teddy Awards, Au premier regard est un premier long métrage touchant, qui vient enrichir la cinématographie brésilienne, en abordant des thèmes forts tel que la sexualité des non-voyants, ici un jeune homme homosexuel de 15 ans qui découvre l’amour. Le film d’un auteur à suivre.
Les suppléments :
Café au lait, Je ne veux pas rentrer tout seul proposent près de 40 minutes de courts métrages gay et lesbien, pour resituer la carrière naissante du réalisateur. Le premier redéfinit la notion de famille à 3, deux jeunes hommes et un petit frère, le film est tendre et plein d’amour. Le second reprend les protagonistes d’Au Premier Regard en version courte. Prometteur, mais on préfère le long.
Présents également sur le DVD, des trailers.
L’image :
Contraste un peu terne qui ne permet pas une appréhension optimale de l’image. Il manque une richesse de l’épiderme et des textures nécessaires pour apprécier tout bon DVD contemporain.
Le son :
Même en 5.1 DD, le son demeure timoré. La BO de Belle & Sebastien ou d’Elton John, en fond lors d’une scène de boum, reste en sourdine, et l’environnement sonore peine à exister. Le propre d’un cinéma d’auteur à petit budget qui ne bénéficie pas des moyens alloués aux productions cinématographiques qui encombrent nos salles avec leur dispositif sonore excessif.
Marla 28 juillet 2014
Au premier regard - la critique + le test DVD
Quel joli film ! Pour une analyse détaillée : http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/07/au-premier-regard-lamour-perte-de-vue.html