Cours Franck !
Le 28 décembre 2022
Plaisant mais décevant : Spielberg manque ici d’ambition !
- Réalisateur : Steven Spielberg
- Acteurs : Nathalie Baye, Tom Hanks, Leonardo DiCaprio, Christopher Walken, Jennifer Garner, Martin Sheen, Amy Adams, James Brolin
- Genre : Comédie dramatique, Biopic, Policier
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Dreamworks
- Durée : 2h21mn
- Date télé : 7 mars 2024 21:05
- Chaîne : W9
- Titre original : Catch Me if You Can
- Date de sortie : 12 février 2003
Résumé : Franck Abagnale, adolescent de seize ans, fuit le domicile familial après la séparation brutale de ses parents. Son monde s’écroule et le projette précocement dans la vie adulte. Dans l’obligation de survivre par ses propres moyens, il suit l’exemple paternel et change son image afin de se donner du poids face à la société. Franck s’invente de nouvelles identités, et devient co-pilote à la PanAm, pédiatre, puis avocat. Parallèlement, grâce à ses dons d’observation et à sa vivacité d’esprit, il fabrique des chèques lui permettant d’encaisser au bout du compte près de trois millions de dollars. Comme ceci n’est pas un jeu de société, un agent de FBI se lance à ses trousses. Après cinq ans de cavale, l’insaisissable Franck est arrêté.
Critique : Arrête-moi si tu peux, vingt-deuxième film de Steven Spielberg, est une parenthèse ludique après deux tournages longs et difficiles (A.I. et Minority Report). Si le plaisir des auteurs à mettre cette histoire en scène est parfois communicatif, l’ensemble déçoit par son manque d’ambition.
Il s’agit d’une histoire vraie. Monsieur Abagnale existe, le réalisateur nous le précise en grosses lettres, au début du film. Il anticipe ainsi les critiques concernant l’aspect fantaisiste et improbable de cette histoire et pense faciliter l’empathie avec le personnage. Pourtant, à l’instar des multiples vies du réel Franck Abagnale, le film paraît être une suite de scènes déliées, mais surtout irréalistes, peu crédibles. Le caméléonisme du personnage principal aurait pu être intéressant si Steven Spielberg n’avait pas choisi la facilité narrative du boulevard pour nous conter cette histoire. Sans nier le plaisir ressenti à suivre les déambulations de ce jeune homme, les effets sont trop attendus et appuyés, discréditant ainsi le propos.
Mais la plus importante réserve concerne les valeurs mises en avant par ce film. Franck Abagnale est posé en parangon du potentiel américain. Il n’est jamais en position de stigmatiser les dérives de son pays. Pourtant, elles ne semblent ici prôner que l’individualisme, l’argent et les signes extérieurs de richesse. Evidemment, le héros est perçu comme un naufragé, un adolescent qui a vu malgré lui se briser le bien-être familial ; s’il trompe les autres, se servant avec malice de leur crédulité, ce n’est que dans le but de reconstituer sa sphère familiale et d’éblouir son père. Franck aurait pu être un nouvel Holden, le personnage de L’attrape-cœur, de J.D. Salinger, avec lequel il partage le rituel du passage à l’âge adulte. Il n’est que le reflet d’une société "loftienne" où tout est bon pour réussir. L’altruisme n’existe pas, seul le statut social importe. La critique de ce système n’est jamais émise, au contraire tout jusque dans la conclusion le flatte.
Dommage que Spielberg oublie parfois qu’un réalisateur n’est pas qu’un bon faiseur d’images. Qu’on le veuille ou non, le cinéma, en véhiculant des idées, s’apparente à un acte militant.
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alinea 7 avril 2007
Arrête-moi si tu peux - Steven Spielberg - critique
Un jeu du chat et de la souris qui ne m’a pas laissée un souvenir imperrissable. Des décors années 60, Hanks est bon mais Leonardo me semble trop jeune pour le rôle. Je ne le reverrai pas une seconde fois et pourtant, je suis une inconditionnelle de Spielberg ! J’ai trouvé le film trop long bien que correctement construit. Rien de passionnant, il manque un peu de folie dans cette histoire revisitée.